« L’art de revenir à la vie » par l’écriture

couverture-livre-l-art-de-revenir-a-la-vieMartin, quadragénaire en manque d’argent, accepte d’adapter un de ses romans en scénario pour une productrice déterminée. Hébergé par un ami, il découvre une mystérieuse machine à remonter le temps et se rencontre à 12 ans…

De Martin Page, j’avais gardé un souvenir assez mitigé après la lecture de Peut-être une histoire d’amour, qui m’avait semblé assez futile et dont j’ai à vrai dire à peu près tout oublié. Pourtant je me suis laissée convaincre de lire L’art de revenir à la vie, sans doute à cause de ce très bon titre (et en sachant pourtant que c’était le décalage entre la promesse du titre et la réalité du livre qui m’avait déçue la dernière fois).

Ici, l’auteur se met en scène lui-même dans une sorte d’autofiction. On retrouve en Martin des traits communs au protagoniste de Peut-être une histoire d’amour, comme l’hypocondrie, mais le lecteur a ici affaire à un personnage nettement plus humble et sympathique. J’ai d’ailleurs été étonnée de ne pas me trouver confrontée à un héros parisien riche et cool, mais à un homme expatrié en Belgique, fou de sa femme et de son fils, et prêt à accepter n’importe quel job pour que le toit au-dessus de leurs têtes n’ait plus de fuites. C’est une figure d’écrivain assez touchante, qui a refusé de faire des compromis dans son art mais accepte d’en faire partout ailleurs, jusqu’à se laisser humilier par une productrice sûre d’elle qui lui assène des vérités pas bonnes à dire.

L’art de revenir à la vie, c’est aussi en l’occurrence celui de se remettre à l’écriture d’un livre très personnel (sur son père) grâce à une digression parisienne qui prend la forme de deux rencontres marquantes : d’une part Sanaa, la productrice décidée à changer de vie qui fait de Martin à la fois son confident et son homme à tout faire, d’autre part Martin lui-même, à 12 ans. Grâce à une œuvre d’art étrange, l’écrivain bascule dans le monde de sa jeunesse et le livre dans une dimension fantastique à taille humaine.

Le jeune Martin apporte au récit un mélange de fraîcheur et de gravité bienvenu. Alors que son double plus âgé veut à tout prix l’aider à affronter la vie, c’est lui qui, par ses remarques lucides mais non dénuées d’idéalisme, va lui montrer la voie de la résilience et d’une vie plus sereine et heureuse.

Malin, touchant et sincère, ce livre très éloigné du précédent que j’avais lu m’a prouvé qu’il faut toujours donner une seconde chance aux auteurs par lesquels on n’avait pas été convaincus !

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