« Monologues de l’attente » : et moi, émoi, hais-moi

couverture-livre-monologues-de-l-attenteSept personnes se rendent chez leur psy, pendant quelques jours de février. Sur le chemin et dans la salle d’attente, leurs pensées nous sont confiées…

Mon intérêt pour tout ce qui est « psy » est à la fois ancien et récent. Je me souviens d’avoir lu avec fascination les théories de Freud sur l’interprétation des rêves, à 18 ans, et d’avoir suivi quelques cours en rapport avec la psychologie pendant mes études de philo. Et puis, il y a quelques mois, j’ai redécouvert la thématique de la psychanalyse grâce à Deux moi. Alors quand j’ai repéré Monologues de l’attente dans les sorties de Lattès, je me suis enthousiasmée.

Hélène Bonnaud, l’autrice, est elle-même psychanalyste et, sans surprise, cela se ressent dans son écriture. Je m’attendais à entendre à chaque chapitre une voix bien différente, celle d’un personnage dont, par son monologue intérieur, on viendrait saisir l’identité, les problématiques profondes, les réflexions, bref qui il ou elle est, ce qui généralement se marque aussi par une façon de s’exprimer, des tics de langage, des tournures de phrases qui lui sont propres. En réalité, pas vraiment. J’avoue avoir eu beaucoup de mal à suivre le style très particulier du récit, qui est à mes yeux sensiblement le même tout au long du livre. Je n’ai pas eu l’impression d’avoir affaire à des personnages différents, mais plutôt à un seul et même narrateur, fasciné par les méandres de la pensée, qui les suit dans leurs divagations et ne s’arrête que pour placer une référence culturelle (essentiellement des allusions ou des citations directes de Lacan ou Freud) ou pour le plaisir d’un jeu de mots censément signifiant (« tomber d’accorps » par exemple). J’aime bien que l’on joue avec la langue française, mais je trouve assez peu crédible que tous les personnages aient absolument la même façon de s’exprimer avec cette tendance au badinage psychologico-littéraire. Malheureusement, pour ma part, ce qui a résulté de ce style, c’est une difficulté à suivre sans décrocher et à ne pas tout mélanger. Honnêtement, il m’est arrivé à plusieurs reprises de me demander où j’en étais, si c’était encore Sandra qui parlait avant qu’un accord masculin me rappelle que non, désormais c’était Daniel.

Des problématiques qui poussent les personnages à consulter, j’ai retenu des problèmes de couple ou de famille, notamment la relation au père ou un héritage familial trop lourd à porter. Ce que j’ai trouvé le plus intéressant, c’est ce fait divers sordide qui circule entre les chapitres, passant en filigrane dans le discours de tous les personnages qui l’ont entendu dans les médias et s’en trouvent fascinés.

J’étais plutôt déçue de ma lecture jusqu’au dernier chapitre, qui m’a semblé nettement plus marquant et captivant que les autres. De ce fait, je me suis demandé à quoi avaient vraiment servi les précédents si ce n’est à annoncer l’arrivée de celui-ci, qui à lui seul aurait mérité un roman. Dommage que l’autrice n’ait pas choisi de se consacrer exclusivement à cette histoire ou de rendre les autres aussi passionnantes et mystérieuses.

5 commentaires sur “« Monologues de l’attente » : et moi, émoi, hais-moi

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  1. J’ai lu vos commentaires avec intérêt.
    Je dois avouer que j’ai adoré ce livre .
    J’ai trouvé les monologues fascinants et le style de l’autrice très agréable.
    A mon avis le roman constitue une bonne introduction à cet univers.
    J’ai l’impression que l’intention d’Helene Bonnaud était d’écrire quelque chose de léger et divertissant sans prise de tête.

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