« Bazaar » : vacances au purgatoire ?

couverture-livre-basaarDominique n’en peut plus de sa vie, de son job de publicitaire, alors il décide de prendre sa voiture et de rouler jusqu’à ce qu’il n’ait plus d’essence, afin de trouver des réponses… 

Aurais-je trouvé mon OLNI (objet littéraire non identifié) de cette rentrée littéraire ? Tous les ans je tombe sur un livre particulièrement étrange, dont le contenu déjoue le résumé et qui me laisse perplexe, me demandant où l’auteur voulait en venir et si j’ai bien compris ce que j’ai lu. Il semblerait que Bazaar soit celui-ci pour cette rentrée 2018.

Découvert grâce à la soirée de présentation de la rentrée de l’Iconoclaste, le premier roman de Julien Cabocel a de quoi dérouter son lecteur. Ça tombe bien, car finalement, se dérouter, c’est ce que cherche à faire Dominique, son narrateur : sortir des rails tout tracés de sa vie pour partir au gré des panneaux indicateurs et du compteur d’essence, emprunter les chemins de traverse et atterrir…

Au Bazaar, donc. D’emblée, j’ai pensé au roman de Stephen King du même nom, et c’est vrai qu’il y a quelque chose dans l’ambiance de ce lieu, sorte d’hôtel abandonné au milieu des causses, qui rappelle le magasin aux merveilles du maître de l’horreur. L’atmosphère est inquiétante, les occupants fantasmatiques : parmi les inconnus avec lesquels Dominique fait peu à peu connaissance se trouve de façon énigmatique Stella, sa maîtresse ou ancienne maîtresse, qu’il avait négligé de prévenir de son départ. C’est elle qui semble l’hôtesse des lieux, et le surveille depuis son canapé, tout en s’occupant de sa fille.

Au Bazaar, chacun trouve ce qu’il est venu chercher : un lieu de rencontre ou de solitude, pour réfléchir ou s’arrêter, pour rebondir, créer, se reposer. Des personnages qui se croisent, on ne connaîtra que des bribes de vie (un peu plus pour le vieux photographe). Ce qui compte, au fond, ce n’est pas tant qui ils sont que l’impact que chacun exerce sur les réflexions du narrateur.

Le style, volontiers élégant, souvent métaphorique, m’a relativement plu même si parfois j’aurais préféré plus de simplicité. Il ne masque pas cette redoutable évidence : je n’ai pas compris ce que j’ai lu. Tout au long du récit, j’ai eu l’impression que le Bazaar n’existait pas vraiment, qu’il n’était qu’une projection de l’esprit de Dominique. Au fil des pages, j’ai même pensé que tous les personnages étaient morts et que ce lieu était une sorte de purgatoire où chacun tente de régler ses comptes de vivant avant de passer pour de bon de l’autre côté. L’idée était poétique et séduisante, et j’étais à deux doigts d’y souscrire, mais la fin du récit m’a à nouveau déroutée.

Alors, Dominique et ses acolytes, morts ou vifs ? Ne seraient-ce que des vacances que ce séjour dans un genre de club med miteux ?

Si vous l’avez lu, et avez saisi les tenants et aboutissants de cette expérience de pensée, n’hésitez pas à m’éclairer dans les commentaires, car quoi qu’il en soit, ce récit m’a intriguée !

12 commentaires sur “« Bazaar » : vacances au purgatoire ?

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  1. Probablement trop déroutant pour moi. Le résumé m’attirait, mais j’ai horreur de ne pas saisir ce que je lis, et de me demander si je comprends bien ce que l’auteur a voulu dire…

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