À Séoul, Jongsu croise par hasard Haemi, qui a grandi dans le même village que lui. Elle le séduit et lui demande de nourrir son chat pendant qu’elle part en voyage en Afrique. Elle en revient avec un nouvel ami, le riche Ben…
Movie challenge 2018 : un film ni américain ni européen
C’est clairement l’enthousiasme des critiques à Cannes qui m’a rendu curieuse de ce film pas vraiment dans ma zone de confort. Je n’ai pas lu la nouvelle de Murakami dont le film est tiré (« Les granges brûlées »), ni d’ailleurs aucun autre texte de cet auteur, et le cinéma asiatique, de ce que j’en connais, me laisse souvent un peu à la marge par son aspect assez lent et contemplatif.
Le film de Lee Chang-Dong, avec ses 2 h 28, a évidemment produit sur moi l’effet escompté : avec ses plans très longs et parfois répétitifs, il a eu tendance à me faire piquer du nez vers la moitié. Je commençais à m’impatienter jusqu’à ce qu’arrive à l’écran l’autre raison pour laquelle je suis allée voir ce film : Steven Yeun. Fan absolue du couple Glenn-Maggie dans The Walking Dead, je me demandais ce qu’il pouvait jouer d’autre. Et la réponse est apparue sous la forme de Ben, personnage de jeune homme richissime et sûr de lui, faussement chaleureux et vraiment inquiétant. Face à lui, Jongsu (Yoo Ah-In), le protagoniste, un jeune homme issu d’une famille pauvre de la campagne qui rêve de devenir écrivain mais doit retourner liquider les dettes de son père alors que celui-ci est arrêté pour des faits de violence. Entre ces deux hommes opposés aussi bien en tempérament que par leur milieu social, un personnage féminin à la fois gracieux et impudique, l’insaisissable Haemi (Jeon Jong-Seo), qui a envers Jongsu la cruauté des enfants. Le triangle amoureux offre au spectateur quelques scènes d’une beauté folle, notamment lorsqu’Haemi se met à danser à demi-nue dans le soleil couchant.
Sur le fond, le film bascule dans le drame ou le thriller lorsqu’Haemi disparaît mystérieusement, ne donnant apparemment plus de nouvelles ni à Jongsu ni à Ben. Il n’en reste pas moins à mes yeux essentiellement une chronique sociale sur les inégalités criantes de la Corée du Sud, entre les fermes délabrées, les serres abandonnées, les jeunes danseuses criblées de dettes, les taux de chômage affolants… et la vie luxueuse des Gatsby locaux. La comparaison entre Ben et Gatsby est facile, et tient bon jusqu’à la fin, même si le personnage de Fitzgerald est éminemment plus sympathique grâce à son romantisme.
Côté intrigue, le spectateur avide de linéarité et de clarté en sera pour ses frais : Haemi est connue pour mentir comme elle respire, Ben manie la métaphore dans un demi-sourire, et Jongsu est un écrivain en quête d’un bon sujet pour son premier roman. Des trois, qui croire ? On peut un temps imaginer une interprétation à la Swimming Pool glorifiant la créativité de l’écrivain, mais la fin se rabat davantage du côté du thriller plus classique, esquissant un personnage de serial killer tout puissant relativement déjà vu.
Si je ne nie pas l’intérêt du film, lui offrir la Palme m’aurait semblé un peu exagéré… mais je n’ai pas encore vu Une affaire de famille.
Je ne comprends pas la hype autour de ce film. Alors oui, y a du fond (comme dans n’importe quel film coréen qui débarque chez nous dans les cinémas art et essai) mais la première partie est interminable, la fin trop brute et les personnages pas très attachants. Pas un mauvais film, hein mais je comprends pas qu’on s’emballe pour celui-ci. Soulagée qu’il n’ait pas été récompensée à Cannes très honnêtement…
Je suis assez d’accord avec toi, c’est très long. La fin ne m’a pas dérangée mais je n’étais pas totalement emballée non plus. En même temps de ce que j’ai vu de Cannes pour l’instant je ne trouve pas grand chose de fou (hormis En guerre qui reste une de mes plus grosses claques de l’année).
Pour Cannes, de ce que j’ai vu, j’ai bcp aimé le film de Spike Lee !
Je l’ai pas vu, le sujet ne me tentait pas spécialement…
Tu avais vu Get Out ?
Non. Pourquoi ? Il y a un lien ?
Le film est produit par Jordan Peele et ils abordent tous les deux des thèmes similaires !
Je croyais que Get Out traitait du racisme ?
C’est ce que je viens de direeeeeeeeeeee
Ah oui pardon, je me suis perdue, comme on parlait de Burning au départ, je comprenais plus rien. XD