« Split » : il faut qu’on parle de Kévin

affiche-film-splitAprès un goûter d’anniversaire, trois jeunes filles sont enlevées par Dennis, un homme souffrant de TOC liés à la propreté. Mais rapidement, elles découvrent que Dennis n’est qu’une des nombreuses personnalités de leur ravisseur… 

C’est avec ce film, que je n’avais pas spécialement prévu de voir, que j’ai conclu mon année cinéma 2017. C’était mon premier film de M. Night Shyamalan (oui, je n’ai pas vu Sixième Sens), et je l’ai vu plus ou moins par hasard.

Je dois dire que je craignais vraiment que ce film me traumatise, n’étant pas fan des histoires à suspense ou qui font peur. Cela dit, j’étais curieuse de découvrir la prestation de James McAvoy. En effet, bien que je l’aie vu dans plusieurs rôles depuis (je retiendrai en particulier Jane et Reviens-moi), cet acteur reste pour moi éternellement lié à son rôle de Mr. Tumnus dans la saga Narnia. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Split avait de quoi écorner mes souvenirs d’enfance !

Stressant, le film l’est, avec une mise en scène plutôt rythmée, des décors glauques à souhait, trois jeunes filles court vêtues retenues prisonnières et bien sûr Kévin, l’homme aux 23 personnalités. Honnêtement, le jeu de James McAvoy est épatant, et cette grosse performance mériterait sans nul doute des prix prestigieux. En un clin d’œil, l’acteur réussit à métamorphoser sa voix, ses expressions faciales, sa posture, pour incarner aussi bien le psychorigide Dennis que le gamin zozotant Hedwig. Son jeu est brillant et c’est clairement le point fort du film, avec en contrepoint la faussement fragile Casey (Anya Taylor-Joy) dont on découvre peu à peu dans des flashes l’enfance et le terrible quotidien.

Jusqu’aux trois quarts du film environ, j’étais vraiment convaincue. Je me suis laissée prendre par l’histoire, je voulais que les jeunes filles s’en sortent, en particulier Casey, j’étais tenue en haleine, je croyais à cette histoire de trouble dissociatif de l’identité, appuyée par les analyses de la psy de Kévin (Betty Buckley).

Malheureusement, je ne sais pas de quel délire a été pris le réalisateur sur la fin. Autant les personnalités de Kévin étaient toutes crédibles et leurs rapports assez compréhensibles, autant le basculement ésotérique autour de « la Bête » m’a d’abord agacée, puis carrément affligée. Au moment où j’aurais dû trembler, je n’ai pu m’empêcher de rire face à cette « créature » qu’on nous présente comme une sorte de surhomme. Je veux bien croire qu’une seule des personnalités de Kévin soit atteinte de diabète, pourquoi pas, mais de là à imaginer qu’il puisse d’un coup se métamorphoser comme s’il était dopé aux amphets et se prendre pour Spiderman ? Cette idée de « super-pouvoirs » rompt complètement avec l’univers du film et ramène ce bon thriller psychologique du côté du blockbuster d’action le plus basique, et c’est vraiment dommage de gâcher ainsi ce qui avait le potentiel pour être un excellent film. D’autant plus qu’il y avait totalement moyen de se passer de ce pétage de plombs superflu !

Bref, je ne suis pas certaine de regarder la suite, à moins qu’elle revienne à quelque chose de plus profond et sensé qu’une histoire de dingue qui crapahute sur les murs.

13 commentaires sur “« Split » : il faut qu’on parle de Kévin

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  1. Ah, c’est la gande marotte de Shyamalan, le quart d’heure de révélation qui tue. Des fois tu es vraiment bluffé en bien, mais au bout de 3 films tu t’y attends et ça devient « allons bon, c’est quoi cette fois?… »

      1. Non des fois c’est pas un délire, plutôt une explication rationnelle en fait, mais un truc qui te fait reconsidérer sous un autre angle tout ce qui s’est passé avant.

  2. La suite justement va être en rapport avec ce côté super-héros (il faut que tu vois Incassable, film qui revisite bien le genre avec le côté auteur !).
    Après pour cette fin, je la trouve intéressante dans le sens où :
    – soit on part du principe que tout est fantastique
    – soit c’est la force de la psychologie qui transforme l’homme. Du coup, je trouve qu’il y a quelque chose d’intéressant dans son discours sur les apparences (si on dit que tu es un monstre, alors tu en deviens un).
    J’espère que tu découvriras d’autres films de Shyamalan ! 😀

    1. Je trouve ça intéressant l’idée que le mental joue un rôle sur le physique… tant que ça ne vire pas au ridicule. Le côté Spiderman perso j’étais à la fois atterrée et morte de rire.

  3. Ah tu as découvert la papatte de Mister Night !
    Toute sa filmographie est basée sur le lien très ténu entre réalité et fantastique. C’est son truc, sa petite bluette, son passe-temps et je peux comprendre si tu n’avais jamais rien vu de lui que tu te retrouves un peu attérée. Et pourtant Split est à mon sens un de ses meilleurs films, le moins nanardesques (excepté les excellentissimes Sixième Sens et Incassable) (il aurait fallu que tu vois Incassable avant Split, mais pas grave, faut voir ce film toute façon ^^).
    Et pour ce qui est de la Bebête, je reconnais que j’ai eu la tentation d’être un peu moqueuse et puis au final, je trouve que le film a plutôt bien expliqué le truc et rendu assez crédible à mon sens ce retournement.
    Et puis bon James McAvoy quoi, oh my god ! j’ai adoré la façon dont son jeu m’a fait attacher aux différentes facettes de Kevin, c’est magique !

    1. J’aime bien McAvoy (pour le souvenir d’enfance qu’est Narnia, enfin d’adolescence, quoi) mais alors la bestiole rampante de la fin rien à faire pour moi ! ^^ Du coup pas très motivée à voir les autres films du réal…

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