« Entre les vagues », celle qui te redonnera l’espoir

Alma et Margot, deux amies qui rêvent de théâtre, passent la même audition. Alma obtient le rôle du seule en scène, et Margot est choisie comme doublure. Le rêve pour les deux jeunes femmes, mais la santé d’Alma lui fait défaut, l’empêchant de poursuivre son rêve…

Venue du théâtre et passionnée par l’hybridation des formes artistiques et des supports, Anaïs Volpé retrouve cette tendance dans son premier long-métrage, au titre énigmatique. La cinéaste s’offre le plaisir d’écrire une pièce de théâtre incluse dans son film, un seule en scène dont les deux protagonistes visent le rôle. In medias res, nous sommes plongé(e)s dans leur audition où elles décident de monter toute une fausse bagarre pour attirer l’attention. Et à raison, puisqu’elles réussissent à obtenir, pour l’une le rôle, pour l’autre le statut de doublure. Une situation qui aurait pu déclencher une rivalité, mais pas entre Alma et Margot. Déborah Lukumuena et Souheila Yacoub, toutes deux fortes d’expériences théâtrales, incarnent avec énergie et une vitalité débordante cette paire de comédiennes rivées l’une à l’autre par une amitié indéboulonnable. Anaïs Volpé s’est attachée à combattre le cliché des aspirantes actrices qui seraient prêtes à se déchirer ou se pourrir pour leur carrière. Ici, l’amitié passe avant tout.

C’est ce postulat qui donne au film sa puissance émotionnelle. La beauté de la relation entre les deux femmes, faite de joie de vivre, de rires, de sorties, mais aussi de travail en commun pour réussir sur scène, est la source de notre bouleversement lorsqu’on comprend, avec Margot, qu’Alma lui a caché un grave secret relatif à sa santé. D’une chronique parisienne nocturne, pleine de strass et de paillettes, on tombe dans le drame absolu de voir une jeune femme promise à un brillant avenir perdre peu à peu son énergie vitale à mesure que la maladie l’emporte. Pour Margot, dont on adopte largement le point de vue, il faut à la fois être présente aux côtés de son amie et poursuivre le travail avec la metteuse en scène… tout en faisant miroiter à Alma l’espoir de remonter sur les planches.

Tout l’équilibre instable du métrage revient alors à gérer ce grand huit émotionnel, en nous faisant passer du sourire aux larmes. Les lumières s’adoucissent, les strass colorés et les lumières de la ville cèdent la place au doré doux du costume de scène, comme pour symboliser l’amitié en or qui unit les deux interprètes du rôle. De Paris au New York fantasmé sur scène, de la vie à l’au-delà, les deux femmes accomplissent ensemble un voyage dont l’intérêt réside moins dans la destination que dans le chemin. Un parcours qui est celui d’une « vraie rencontre », érigée en pivot de leur vie, au-delà de leurs relations amoureuses (et c’est un postulat qui fait plaisir à voir).

Débordant de vie, avec une caméra au plus près de ses héroïnes, aussi troublée (le flou n’est pas qu’un effet de style) et bouillonnante qu’elles, Entre les vagues peut retourner ou agacer par son exubérance, mais il ne laissera sans doute pas indifférent(e).

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