Voyant Mercredi s’éloigner des siens, Gomez Addams décide qu’un road trip resserrera les liens. Mais un étrange émissaire les suit, prétendant que Mercredi a été échangée à la naissance…
On ne peut pas dire que le premier opus animé de La famille Addams nous avait pleinement convaincu, très en-deça en termes de folie et de créativité des films de Sonnenfeld. Pourtant, on a donné sa chance au deuxième volet, alors même que les suites ne sont souvent pas au niveau des premières fois.
Le pitch rassemble des idées qui fleurissent dans l’animation des dernières années : tout démarre lors d’une science fair (sorte de kermesse scientifique courante aux États-Unis) comme on peut en voir une dans Les nouveaux héros, et Gomez trouve pour se rapprocher de sa fille la même solution que dans Les Mitchell contre les machines : un road trip en famille à travers le pays.
Cela dit, la scène d’ouverture a fait son petit effet, avec l’apparition holographique de Cyrus Strange (la voix de Bill Hader), l’expérience de haute volée de Mercredi et le capharnaüm causé par le passage de la famille. On comprend rapidement que ce deuxième volet va accentuer la thématique de l’adolescence de Mercredi, déjà présente précédemment, cette fois-ci avec l’idée que la jeune fille, se sentant fort différente de son entourage, puisse ne pas être de sang Addams. Mais qu’est-ce qui fait l’appartenance ? L’ADN, l’histoire commune, ou « les valeurs de la famille Addams » ? Sous ses dehors macabres et gothiques, la licence devient de plus en plus une histoire centrée sur le thème des liens familiaux, et de l’union dans la différence. Morticia (Charlize Theron) encourage vivement ses enfants à rester fidèles à leur nature, quand bien même celle-ci serait fort singulière, tant que l’unité de la famille n’est pas brisée.
L’idée du road trip permet de varier les décors, de sortir du manoir via un camping-car aux immenses intérieurs toujours dans la même atmosphère, mais aussi de voir des éléments emblématiques des paysages US tels que les chutes du Niagara ou le grand canyon. On apprécie la balade chapitrée par les noms des lieux où la famille fait escale, d’autant plus quand le cousin Machin s’invite, avec ses apparitions clipesques assez tordantes. Si les arcs secondaires autour de l’intérêt de Pugsley pour la gent féminine et de la transformation animalière de l’oncle Fétide sont assez peu marquants – on se serait volontiers passé du grotesque combat final –, ce qui séduit se trouve davantage dans les détails. Visuels d’abord (la façon de conduire de « La chose » sirotant son café par le pouce, la poupée vaudou de Pugsley), auditifs ensuite (brillante scène où Lurch révèle ses talents musicaux), et dialogués (le running gag « Il faut sortir Chaton »).
Tout l’un dans l’autre, même si le character design est toujours ce qu’il est et si certaines blagues ne volent pas très haut, ce deuxième volet est plus varié que le premier et comporte davantage de trouvailles propres à faire marrer un public plus adulte. En famille, le dynamisme délirant de Greg Tiernan et Conrad Vernon devrait continuer à séduire.
Partenariat Cinétrafic.
La fiche du film sur Cinétrafic : https://www.cinetrafic.fr/film/61801/la-famille-addams-2-une-viree-d-enfer
En Blu-Ray, DVD, coffret La Famille Addams 1 & 2 et VOD le 23 février chez Universal Pictures France (Facebook, Twitter).
Bonus : une petite interview croisée du casting vocal, une analyse rapide du sens de la famille et de la singularité chez les Addams et une liste de voyage ludique.
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