« Clifford », on l’aime gros comme ça !

Emily débute le collège dans un établissement huppé où l’on se moque de son statut modeste et de sa timidité. Alors que sa mère est en déplacement et qu’elle est sous la garde de son oncle, elle découvre un étrange éleveur d’animaux et un petit chiot rouge…

Derrière ce film qui tombe à pic pour les fêtes de fin d’année pour un public familial, il y a toute une équipe spécialiste des œuvres à destination d’un jeune public. Le producteur Jordan Kerner, le réalisateur Walt Becker, une équipe de scénaristes avec Jay Scherick, David Ronn, Blaise Hemingway, et à la source, la série de livres pour les petits de Norman Bridwell (qui donne son patronyme à un personnage du film, inventé pour le passage sur grand écran).

Le réalisateur n’a pas peur de comparer son projet à E.T., y voyant un parallèle dans l’amitié entre un(e) enfant esseulé(e) et une créature qui défie les normes de la nature terrestre. Cette fois-ci, Clifford ne vient pas de l’espace, et aucune explication n’est donnée à sa singularité, qui est double mais dont seule la première est visible lorsqu’il est présenté à Emily comme aux spectateurs/trices. Clifford est d’abord un petit chiot avec une bouille de bébé labrador. Simplement, il n’est ni sable, ni noir, ni chocolat, mais rouge. Le parfait chiot de Noël, en somme. Mais après une nuit passée avec sa nouvelle maîtresse, qui l’a amplement câliné et lui a conseillé d’être grand et fort face aux personnes qui n’accepteraient pas sa différence, Clifford révèle une autre particularité qui augmente le défi de la réalisation en live action : il devient géant. On imagine fort bien le travail des décorateurs/trices pour démolir consciencieusement toutes les pièces de l’appartement où vit Emily au gré des bonds et battements de queue du gros bébé, qui malgré ses trois mètres de haut, conserve un comportement de chiot normal.

Évidemment à l’écran, l’animal a ce côté « fake » des CGI, qui fait qu’on n’y croit jamais complètement, d’un point de vue adulte. Mais on constate quand même quelques progrès dans l’animation de telles créatures, qui permet quand même de suivre l’histoire sans y être trop extérieur(e). La scène dans le cabinet du vétérinaire, permet en particulier de s’attarder un peu plus sur ses expressions faciales et de lui donner un peu de personnalité.

Mais ce qui rend l’histoire attachante, c’est surtout la prestation de la jeune Darby Camp, dont on avait déjà repéré le naturel et la présence dans Little Big Lies. Si la petite Emily des livres a bien grandi (d’où l’allusion récurrente de son oncle qui la pense encore à l’école primaire), cela permet d’avoir à l’écran une actrice qui gère parfaitement le jeu avec une marionnette ou un fond vert, peut prendre plus de risques et de décisions, et fait face à des problématiques plus « préados » comme les remarques sur ses tenues ou son investissement écologique dans la collecte des conserves usagées de l’école. La thématique de l’environnement est aussi discrètement présente avec l’incarnation des « méchants » : une entreprise qui tente de modifier génétiquement des animaux pour avoir plus de viande, lait et œufs pour nourrir les humain(e)s devenu(e)s trop nombreux/ses.

Même s’il est très prévisible dans son scénario, ce Clifford est joyeux, dynamique et tendre, et porte de belles valeurs sur l’acceptation des différences, l’amour et la solidarité, avec tout un quartier de New-York qui apprend à se connaître et s’unir autour d’un animal dont on voit déjà tout le potentiel commercial. Joli coup !

 

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