« Matrix », choisir la vérité

Neo, pirate informatique dans son temps libre, reçoit un étrange message sur son ordinateur. C’est une organisation de hackers qui souhaite le recruter, et lui révèle la nature réelle du monde dans lequel il évolue…

Movie Challenge 2021 : un film que j’aurais aimé voir en salles

Alors que le quatrième volet de la tétralogie arrive sur nos écrans à la fin du mois, petit retour sur les trois premiers épisodes, qui ont longtemps constitué une trilogie que l’on pensait achevée. Le premier film, sobrement intitulé Matrix, a connu un succès considérable qui a propulsé le binôme Wachowski au rang de stars et leur a permis de continuer leur carrière. À l’époque peu bankable, les sœurs ont joué gros en dépensant tout l’argent accordé par la production pour l’unique séquence de la course-poursuite initiale avec Trinity, mais le résultat était si impressionnant qu’il leur a permis d’obtenir une grosse rallonge pour mener à bien leur projet.

Novateur par de multiples aspects de son résultat, le film l’est aussi par son tournage en Australie, à une époque où il n’était pas s’y courant de s’y délocaliser pour une production américaine. C’est la ville de Sydney qui a été rendu la plus anonyme possible pour constituer le décor d’une métropole universelle, où le ballet des passants symbolise une humanité affairée, courant sans relâche à sa propre perte.

Dans cette dystopie, associée au sous-genre cyberpunk, les références sont nombreuses et faciles. Certaines œuvres sont ouvertement citées dans les dialogues, comme Alice au pays des merveilles ou Le magicien d’Oz, d’autres viennent forcément à l’esprit telles que 1984. Le plus passionnant est sans doute de rapprocher le scénario d’expériences philosophiques telles que la Caverne de Platon, le Malin génie de Descartes ou même la question du choix chez Kierkegaard.

Les sœurs Wachowski ont ainsi ce talent quasi-inimitable, même si d’autres s’y essayent (on peut citer Inception), d’offrir des œuvres qui associent une profondeur de réflexion sur la condition humaine capable de séduire les cinéphiles les plus intellectuel(le)s à une maîtrise de l’action qui explose dans des scènes de combat chorégraphiées dont les effets spéciaux comme les placements de caméra et le montage n’ont absolument pas vieilli (et ce premier opus date pourtant de 1999 soit déjà plus de vingt ans !). Alors que la représentation des technologies futuristes est toujours excessivement risquée à l’épreuve du temps, la sobriété et l’élégance de la pluie de symboles verts défilant sur les écrans n’est pas ridicule aujourd’hui. Ce qui a le plus vieilli, ce sont les modèles de téléphones portables utilisés par les protagonistes !

La clé d’une œuvre qui dure, c’est un mélange de sobriété dans les décors, costumes, mais aussi dans les performances des acteurs/trices, et d’ambition dans le dynamisme et le mouvement. La cohérence de l’univers est également très bien tenue, avec une esthétique habillée de couleurs froides, dont l’exception notable est la cuisine de l’Oracle. Si Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss, Laurence Fishburne et Hugo Weaving sont très impressionnant(e)s, on peut saluer particulièrement le petit rôle de Gloria Foster, qui en une seule scène parvient à insuffler une tonalité unique dans le reste de l’œuvre, mélange de bienveillance et d’humour, comme si toute l’humanité de ce monde futuriste s’était concentrée dans sa personne.

Prenant, complexe et percutant, ce premier volet ouvre la voie à une œuvre durable devenue un classique de science-fiction mais aussi du regard porté sur les technologies et leurs possibilités.

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