Katie Mitchell s’apprête à partir étudier dans une école de cinéma à Los Angeles. Alors qu’elle a hâte de quitter sa famille, son père tente d’améliorer leur relation en l’emmenant en voiture à son école, en traversant le pays…
Gros carton sur Netflix en 2021, Les Mitchell contre les machines est avant tout un film de passionnés. À la production, Phil Lord et Christopher Miller (qui ont notamment collaboré avec Sony Pictures Animation pour Spider-Man : Into the Spider-Verse), à l’écriture et à la réalisation, Mike Rianda et Jeff Rowe, qui ont aiguisé leur plume sur une série animée de Disney Channel (Gravity Falls). La passion du cinéma, et en particulier d’un cinéma d’animation riche et créatif, infuse le film à travers le personnage principal, Katie Mitchell, qui constitue une forme de pommade pour tous/tes les wannabe cinéastes.
À l’ère des logiciels de montage gratuits et de la diffusion via YouTube, Katie, qui s’est toujours sentie seule et incomprise – un poncif du film sur l’adolescence – a trouvé dans ses activités créatives une façon d’exprimer sa personnalité. Des petits spectacles qu’elle montait avec son père devant le caméscope tenu par Maman, elle est passée à des courts-métrages mettant en scène son chien Monchi dans la peau d’un flic, à grand renfort de filtres et d’effets multicolores.
Là où le long-métrage est plutôt malin, c’est qu’il croise deux thématiques très contemporaines. D’un côté, le film de famille assez classique avec la crise d’adolescence qui a éloigné la protagoniste de ses parents, en particulier d’un père peu doué pour exprimer son soutien et ses émotions. De l’autre, une réflexion sur les technologies modernes, leurs atouts et leurs dangers. Avec ses robots blancs et ses capsules pour envoyer les humains dans l’espace, Les Mitchell contre les machines est sacrément référencé. On pense bien entendu à Wall-E, mais aussi aux Nouveaux héros, et pour la partie familiale, aux Indestructibles. Les scénaristes se sont d’ailleurs fait plaisir en intégrant des tas d’allusions à la pop-culture dans les dialogues, mais aussi visuellement à l’écran, par exemple avec des mèmes d’animaux célèbres sur Internet, « Nyan Cat » ou une reprise de « Dragostea din tei ».
Le film cible donc clairement la génération de Katie, et au-delà les jeunes adultes qui ont grandi avec Internet et les technologies numériques. Mais il garde quand même la possibilité d’être visionné en famille avec des enfants plus jeunes, en particulier grâce au personnage du petit frère passionné de dinosaures (ce qui est présenté comme un trait singulier, étonnamment), à la belle relation de complicité qu’il entretient avec sa grande sœur, et à leur animal domestique qui comme tous les sidekicks animaliers d’animation est à la fois totalement idiot et absolument indispensable pour sauver la situation.
Très dynamique et coloré, Les Mitchell contre les machines séduit par son rythme mais surtout par ses efforts visuels, ajoutant à une animation 3D des petits graffitis exprimant les émotions des personnages et un usage des filtres assez rigolo. On aime aussi les cartons intermédiaires annonçant « la technique Rick Mitchell » ou autre gimmick. Au fond assez classique dans son scénario, le long-métrage a un côté doudou dans ses références et son univers, voire fan service. Mais quelques scènes se détachent par leur humour ou leur chorégraphie (la partie dans le centre commercial en particulier). On apprécie notamment l’introduction des deux robots « défaillants » pour les gags qui apportent un contrepoint au sérieux de l’enjeu.
Partenariat Cinétrafic.
La fiche du film sur Cinétrafic : https://www.cinetrafic.fr/film/60717/les-mitchell-contre-les-machines
Disponible en VOD le 14 décembre sur FilmoTV, Google Play, CanalVOD, Orange, Rakuten, Amazon Prime Video, Apple TV, VideoFutur, et en DVD et Blu-Ray le 19 janvier 2022 chez Sony Pictures France (Facebook, Twitter).
C’est marrant, on n’a pas du tout eu le même ressenti sur ce film 😆
Ah, tu en as pensé quoi ? En résumé j’ai passé un bon moment mais sur le fond je comprends pas non plus tant la hype autour.
Ah ben pareil en fait. C’était trop prévisible sur le fond.
Ah voilà ! Mais je me rends compte que je suis probablement plus indulgente là-dessus avec le cinéma d’animation, c’est un biais.