Festival QueerScreen 2021 – sélection de courts-métrages

Ruines

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Deux garçons s’isolent loin du monde, au cœur de la nature, pour vivre leurs sentiments, mais leurs angoisses restent présentes…

L’artiste pluridisciplinaire Benoît Duvette signe ici son deuxième court-métrage, qui nous immerge dans une forêt avec un véhicule abandonné comme refuge, dans un esprit qui peut faire penser à Into the wild. Ici, ils sont deux jeunes hommes qui se cherchent au cœur de la nuit dans ce refuge de fortune, l’occasion de partager un moment d’intimité qui se traduit par la transmission d’une boucle d’oreille. Mystérieux, avec une construction non-linéaire, le film transmet des sensations et émotions plus qu’il ne raconte une histoire : le doute, la peur, l’urgence de fuir, l’abandon…

Baltringue

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Issa a bientôt purgé sa peine et va sortir de prison. Un contrat de charpentier l’attend, mais il rencontre Gaëtan, un co-détenu qui prépare son bac de français…

Après Le bleu blanc rouge de mes cheveux, le deuxième court de Josza Anjembe est à nouveau nommé aux César. La réalisatrice nous plonge dans l’univers carcéral à travers un portrait sensible. Alassane Diong, observé dans le clair-obscur de la cellule, suivi par la caméra portée dans les déplacements du personnage visant à se faire discret et éviter les ennuis, incarne un jeune homme loin du cliché du prisonnier. On ne sait pas ce qui a conduit ce garçon, en apparence travailleur, attaché à sa famille, pas forte tête pour deux sous, jusqu’à la détention. Mais on perçoit rapidement à travers ses échanges avec Gaëtan (Yoann Zimmer) la faille qu’il cache et protège, celle qui mine sa possibilité de se réinsérer dans son cadre familial (la scène où la conseillère lui parle de sa mère est bouleversante). Traversé par la peur et l’homophobie prégnante, le film est tout en ombres et brefs éclats de lumière, jusqu’à ce plan de plein soleil final dont on ne sait s’il est une condamnation ou une rédemption.

Le jour a commencé hier

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Alors qu’il va faire un test VIH, Saúl flashe sur Orlando, un jeune athlète séropositif. Cette rencontre l’oblige à se renseigner sur la maladie…

Julian Hernandez a fait des courts-métrages sa spécialité. Alors que pour beaucoup de réalisateurs/trices, il s’agit d’une étape avant le passage au long, le cinéaste mexicain s’est spécialisé dans ce format depuis une trentaine d’années. En résulte aujourd’hui avec Le jour a commencé hier un film très abouti dans son rythme et son économie. La scène d’ouverture a quelque chose de léger, nous présentant Saúl (Esteban Calcedo) en pleine jouissance. Ce ton plutôt solaire se ressent par la suite dans l’esthétique du film, avec ses lumières claires, ses plans d’extérieur surexposés. Pour autant, le sujet est grave, puisqu’il est d’emblée question de dépistage et de VIH. Saúl n’est visiblement pas très au fait du sujet, et ce sont ses rencontres successives qui le poussent à se documenter. Le tandem qu’il forme avec Orlando (Cristhian Díaz Cruz) déjoue les clichés et attise l’affection des spectateurs/trices. On ressent à la fois l’urgence du désir et les prémices de la complicité, donnant des allures de romcom inattendus pour un tel thème. Pédagogique sur le fond, tendre sur la forme, le film réussit à alléger son sujet sans en nier les enjeux. Une belle réussite.

Projection en ligne samedi 20 mars à 15h sur QueerScreen.

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