« Panic sur Florida Beach », ça va sauter !

Gene et sa famille viennent de s’installer à Key West. Son père, militaire, est envoyé en mer dans le cadre de la crise des missiles de Cuba. Pendant ce temps, Lawrence Woodley vient présenter Mant !, son nouveau film d’horreur…

Après le deuxième Gremlins, Joe Dante s’associe de nouveau au scénariste Charles S. Haas qui reprend à sa façon une idée originale de Jerico Stone autour d’un film présenté dans un film. L’idée peine à convaincre les studios, ce qui peut se comprendre car le film est moins marquant que les deux Gremlins. Moins grand public aussi quelque part. En effet, le tandem crie son amour d’un certain cinéma, qu’il vaut sans doute mieux connaître pour pleinement savourer le film.

Au départ, à la fin, il y a Mant !. Un film d’horreur autour d’un homme qu’une exposition à des radiations nucléaires change en un hybride de fourmi. On reconnaît bien sûr le concept de La Mouche de Cronenberg, mais à travers les choix des acteurs qui incarnent les personnages du film dans le film, mais aussi son imagerie en noir et blanc, son costume de fourmi et les effets ajoutés dans la salle pour augmenter l’angoisse des spectateurs/trices, c’est surtout un hommage appuyé à tout un cinéma de série B des années 50/60. Lawrence Woodley, tout content de ses ressorts sous les sièges, de ses nuages de fumée et de son figurant déguisé, évoque William Castle, et la bande-son de Jerry Goldsmith s’appuie sur les thèmes de films tels que Le fils de Dracula ou L’étrange créature du lac noir. On entend même le cri Wilhelm dans des scènes de film que Gene et son frère Dennis découvrent au cinéma. C’est donc clairement un plaisir de cinéphile aguerri que ce film qui s’appuie sur des références anciennes et précises, là où les Gremlins jouaient d’allusions culturelles plus accessibles.

Ce qui donne de la profondeur au film, c’est d’avoir mis en parallèle l’histoire de l’homme irradié dans Mant ! avec la crise des missiles de Cuba, qui pèse comme une chape de plomb sur les personnages, créant une angoisse qui se matérialise à la fois dans les conversations, tournant beaucoup autour des événements politiques, mais aussi dans les bribes d’informations télévisées ou radiophoniques qui émaillent le long-métrage. Face à cette angoisse réelle, en particulier pour Gene et Dennis dont le père est impliqué dans le conflit en tant que militaire, sans autorisation de leur donner des nouvelles, aller voir un film qui fait peur est une façon de conjurer la crainte du pire.

Mais le film met longtemps à se mettre en place, la séance de cinéma, clou du spectacle, ne débutant qu’après une première heure assez poussive, qui sert à exposer les relations entre les personnages et instaurer une atmosphère. Car on suit tout un groupe d’ados du lycée locale, leurs histoires de cœur et leur caractérisation rappelant fortement Grease, en particulier avec la conversation téléphonique en split screen et les personnages de Sherry, jeune fille très apprêtée toujours vêtue de rose, et faisant des moues séductrices à tous les garçons, et Harvey, la petite frappe qui se prend pour un poète.

L’ensemble séduit surtout par ses références et son hommage au cinéma, l’intrigue en elle-même étant assez réduite et les personnages restant pour la plupart à l’état de stéréotype. On apprécie tout de même la petite Sandra, qui sort du lot avec son esprit critique et préfigure par son côté « fille qui n’est pas comme les autres » le personnage de Kirsten Dunst dans Small Soldiers.

 

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