« Gremlins », gare aux bestioles !

Rand, inventeur de son état, achète dans une boutique d’antiquités une drôle de créature. Le Mogwai, baptisé Gizmo, doit être tenu à l’abri de l’eau et de la lumière, et surtout pas nourri après minuit…

Movie Challenge 2021 : un film dont une scène se passe au cinéma

Gremlins est le genre de film ultra-culte dont on connaît des répliques ou des éléments même sans l’avoir vu tant il est ancré dans la culture populaire (bonjour le lapin Gizmo dont la propriétaire se reconnaîtra). Mais dans ce film que beaucoup revoient à Noël comme une douceur d’enfance, il y a en réalité plusieurs projets artistiques dont le résultat final est le télescopage.

Au scénario, il y a Chris Colombus, qui au début des années 80 n’est pas encore le réalisateur de Maman, j’ai raté l’avion. Son histoire, sur le papier, est un conte macabre, qui voit plusieurs personnages principaux de l’intrigue mourir de façon cruelle, assassinés par les affreux Gremlins. L’intrigue est si macabre que le jeune Tim Burton est envisagé à la réalisation. Mais Steven Spielberg et Warner Bros, qui produisent le film, ont une autre idée en tête : un long-métrage plus familial, où Gizmo resterait la gentille peluche que tous les enfants auront envie d’adopter (vivent les produits dérivés) et ne se transformerait pas en vilain chez des Gremlins à crête. Arrive sur le projet Joe Dante, déjà auréolé de quelques longs encourageants, qui ramène dans ses bagages sa cinéphilie qui surgit sous la forme de multiples références, son goût pour les indices disséminés qui récompensent les spectateurs/trices les plus attentifs/ves et donnent envie de revoir l’œuvre pour percevoir plus de détails.

Le mélange de toutes ces visions donne une œuvre hybride, entre conte fantastique, comédie de Noël et vrai film d’horreur. Du Mogwai animé avec les moyens de l’époque qui le rendent très palpable et expressif, aux yeux qui riboulent et à la voix mélodieuse, à son évolution rappelant la créature d’Alien (émerge d’un genre d’œuf gluant, se cache dans les recoins sombres avant d’apparaître à la caméra pour effrayer, n’hésite pas à croquer de l’humain…), il y a un monde que l’intrigue remplit allègrement.

D’une part, avec un sens de la réalisation précis et riche, où la composition des plans, le rythme et la photo sont très soignés pour ne jamais laisser un creux s’installer. D’autre part, avec des tas d’interprétations possibles en se fondant sur tous les détails du comportement des Gremlins et des humains. Si certains ont vu dans le film une thématique raciste, les Gremlins représentant les minorités face à la banlieue blanche incarnée par le conducteur du chasse-neige et sa critique des objets étrangers qui tombent en panne, on peut aussi considérer les petites créatures que tout amuse comme des enfants mal élevés. Mais surtout, la fin du film fait signe du côté de la fable écologique avec deux éléments discrets : la mention du plan de construction d’usines chimiques qui tombe à l’eau avec la chute de la méchante Mrs Deagle causée par les Gremlins ; mais aussi les paroles du marchand d’antiquités qui accuse la famille de Billy d’avoir fait avec le Mogwai comme avec tous les cadeaux de la nature que l’humanité ne sait pas préserver.

À la fois drôlissime et terrifique, Gremlins réussit dans les deux aspects de la comédie horrifique et nous entraîne tambour battant dans son univers ultra référencé.

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