« Shaun of the dead », tous au pub, v’là les zombies !

Shaun est coincé entre son ami d’enfance Ed et les reproches de son entourage et en particulier de sa petite-amie Liz, qui lui demande de se prendre en main. Alors qu’elle choisit de le quitter, une étrange maladie s’abat sur la ville…

Une grippe étrange qui n’en est pas une, et une humanité rapidement bouleversée qui va devoir trouver des moyens de survivre… non il ne s’agit pas de la crise du Covid mais d’un film de zombies, et pas des moindres. Premier volet de la « trilogie Cornetto », du nom des cornets de glace qui apparaissent dans chaque opus, Shaun of the dead est la comédie horrifique née d’une expérience qui avait particulièrement réjoui Edgar Wright et Simon Pegg : un épisode de la série Spaced où le personnage se retrouvait plongé dans un jeu vidéo à combattre des zombies.

C’est ici bien l’idée même si au départ, Shaun n’a pas trop les atours d’un combattant ni d’un survivaliste. Contrairement à des œuvres comme The Walking Dead, qui ont eu tendance à mettre en avant des personnages relativement équipés pour ce qui allait leur arriver (par exemple des policiers possédant déjà des armes), Shaun of the dead garde un côté très sitcom et des anti-héro(ïne)s allant du gentil loser à la girl next door. Au point que lorsque, mal réveillé, Shaun croise pour la première fois des zombies dans la rue, il ne s’en rend pas compte !

Gentiment porteur d’un message sur la révélation des qualités dans l’épreuve, le film est surtout un divertissement très malin, cumulant les références et les blagues méta, menant tambour battant son duo de potes Shaun (Simon Pegg)-Ed (Nick Frost) dans des péripéties pour tenter de sauver leurs peaux, et celles de leurs proches. L’écriture est déjà très inventive, avec des dialogues parsemés d’indices quant à la suite de l’intrigue, et la réalisation l’est encore plus, avec des trouvailles visuelles, un rythme effréné qui nous attrape d’emblée, rien que dans la façon de montrer la routine de Shaun qui se prépare le matin en plans ultra courts. Au programme, des combats contre les zombies avec tous les objets qui passeront sous la main des personnages, a fortiori ceux que personne d’autre n’aurait imaginé utiliser comme arme, des dérapages en Jaguar, et des morts dégueu, bien sûr, parce qu’on est dans un film de zombies, tout de même ! Mais aussi la tension entre les injonctions sociales à assumer et se comporter en chef de famille et l’amitié un peu végétative de ces deux grands gamins soudainement plongés dans un enfer dont ils ne se tirent pas si mal.

Le clou du spectacle, c’est sans nul doute la scène du juke box dans le Winchester, parfaitement calée sur « Don’t stop me now » et assez jubilatoire. Dans une veine qui inspirera quelques années plus tard Bienvenue à Zombieland, le duo Pegg-Wright se fait clairement plaisir avec ce film où l’on perçoit que toute l’équipe s’est grandement amusée, ce qui contribue à notre plaisir de spectateurs/trices. Qu’on aime les zombies ou les buddy movies, c’est un incontournable à la croisée des genres.