Laurel, inspectrice de police du New Jersey, rencontre lors d’un match de volley la jeune Stacie. Les deux femmes entament une relation amoureuse, mais la santé de Laurel vient contrarier leurs plans d’avenir…
Movie Challenge 2020 : un film qui aurait dû avoir un Oscar
Regarder le long-métrage de Peter Sollett sans trop se souvenir de ses thématiques, hormis l’aspect LGBT, n’était pas forcément une excellente idée, car l’intrigue a plus d’un ressort pour faire sortir les mouchoirs.
Rien que dans sa première partie, le film, inspiré d’une histoire vraie, a de quoi faire en termes de scénario. En effet, on voit à la fois les débuts d’une histoire lesbienne dans l’Amérique contemporaine, mais aussi les rapports de Laurel avec ses collègues, et la façon dont elle compartimente sa vie, craignant par-dessus tout que l’aspect privé et l’aspect professionnel n’interfèrent.
Mais à l’homophobie latente et à la misogynie, qui malgré des rapports amicaux avec son binôme Dane (Michael Shannon) et la reconnaissance de son équipe sont sans cesse en arrière-plan dans le comportement et les réflexions de Laurel, s’ajoute bientôt la maladie. À partir de la révélation de son cancer, l’histoire de Laurel et Stacie change de cap, et devient non plus une romance qui tente de s’affranchir des préjugés sociaux mais un combat.
L’histoire dont s’inspire le long-métrage est belle et inspirante, comme le sont par exemple la lutte pour l’égalité menée par Ruth Bader Ginsburg qui a inspiré le très beau On the basis of sex, ou l’histoire des Loving qui a donné le film du même nom. Mais l’écriture la rend encore plus forte, constituant un crescendo émotionnel qui s’appuie sur l’intimité créée par la caméra entre les deux actrices principales. Les performances de Julianne Moore et Ellen Page sont de très haute volée, l’une en malade de plus en plus affaiblie, pourtant déterminée à mettre la femme de sa vie à l’abri du besoin, l’autre en jeune femme détestant être dans la lumière, trouvant son bonheur dans la sphère privée, et devenant malgré elle un symbole. Toutes deux auraient mérité un Oscar (meilleure actrice et meilleure actrice dans un second rôle), même si Julianne Moore l’a effectivement remporté en 2015… mais pour Still Alice (où elle incarne aussi une femme malade, mais d’Alzheimer). Leur alchimie, présentée avec pudeur et douceur, est touchante et crédible, et l’évolution de leurs personnages vraiment passionnante.
Le film est évidemment éprouvant et bouleversant, ce qui est inhérent à son sujet, mais il est aussi énergisant et dynamique, notamment grâce aux seconds rôles, parmi lesquels Steve Carell en militant survolté du mariage gay, dont chaque apparition apporte bonne humeur et regain de foi. Le contraste du malheur, des stéréotypes et de leurs conséquences d’une part, mais aussi de l’affection, de l’espoir et de la solidarité d’autre part, font de Free love une œuvre de contrastes, qui émeut mais ne détruit pas, et qui, comme toute œuvre militante réussie, donne envie de poursuivre le combat pour l’égalité de toutes et tous.
Oh merci de me le remettre sous les yeux ! Je voulais le voir, je n’ai pas pu et entre temps j’ai oublié… En plus, j’aime beaucoup ces actrices ^^
Mais avec plaisir ! Les confinements ça sert à ça, rattraper les films loupés au cinéma 🙂
C’est bien vrai 🙂