Rose-Lynn sort de prison et n’a qu’une idée en tête : remonter sur scène dans le bar local avec son groupe. Son rêve est d’aller à Nashville pour tenter de percer comme chanteuse de country, mais elle doit subvenir aux besoins de ses deux enfants…
Je n’ai même pas réalisé en choisissant de découvrir ce film qu’il avait été réalisé par Tom Harper dont j’ai vu The Aeronauts pendant le confinement. Et à vrai dire malgré la différence d’époque et de thématiques, on peut reconnaître un vrai point commun aux deux films : un personnage féminin fort, à la personnalité pleine d’énergie et de détermination, à l’aise pour faire le show en dépit de ses fêlures.
Dans Wild Rose, ce personnage qui crève l’écran, c’est Rose-Lynn, la chanteuse de country qui s’exerce en passant l’aspirateur, l’explosive Jessie Buckley, issue d’un télé-crochet de la BBC. Tout le film repose sur ses solides épaules, même si on peut noter la présence de Marion Walters et Sophie Okonedo. De presque tous les plans, la jeune femme irradie d’un charisme évident à son apogée lors des scènes musicales.
Je dois dire que le film est un peu desservi à mes yeux par l’axe choisi pour en faire la promotion : sur l’affiche française, on peut lire « Vous pouvez oublier A star is born ». Certes, les deux films mettent en avant une jeune femme issue d’un milieu modeste qui rêve de faire carrière dans la chanson. Mais la comparaison est très limitée, et a conduit à produire chez moi des attentes que le film de Tom Harper a déçue. Car même si Rose-Lynn est passionnée de musique, j’ai trouvé que celle-ci occupait une place assez secondaire. On l’entend fredonner quelques titres, rarement en entier, et elle est clairement présentée comme une interprète qui n’écrit pas ses propres chansons (à part la dernière, très réussie et émouvante). Certaines scènes musicales émeuvent (comme celle enregistrée à la webcam), mais globalement il m’a manqué l’impression de BO parfaite que j’avais ressentie devant le film de Bradley Cooper. Disons que le rapport est inversé : ici, ce n’est pas l’extraordinaire bande-son qui écrase le film, c’est plutôt le scénario qui a tendance à « manger » l’aspect musical.
Pourtant la scénariste Nicole Taylor est elle-même une Écossaise passionnée de country et c’est ce qui lui a inspiré ce film… qui en fait fonctionne surtout comme un film social britannique. Avec ses deux enfants dont on se demande comment elle s’est retrouvée mère si jeune alors qu’ils ne cadrent pas avec ses projets de vie, Rose-Lynn rappelle la Katie de I, Daniel Blake. Finalement, ses rapports avec sa mère, toute pétrie d’inquiétude pour ses petits-enfants assez symboliques (on voit assez peu s’exprimer leurs caractères), et avec sa patronne donnent surtout l’occasion de s’exprimer à une certaine sororité qui ne m’a pas déplu.
C’est surtout dans sa gestion du rythme et des changements d’humeur entre énergie explosive et douceur mélancolique que le film se démarque, mais il manque tout de même un peu de belles scènes chantées pour m’avoir totalement comblée.
Même réaction. J’y suis allé pour le « vous pouvez oublier the star is born », et j’en suis ressorti en me disant « ah… ah bon ? » Bon film, mais sans plus.
Oui voilà, je trouve pas que »A star is born » soit forcément un immense film, mais la BO est infiniment plus marquante que dans celui-ci.