L’âge de déraison – 7 ans du blog

Il y a 7 ans, je postais ici mon tout premier article. Sans savoir quel destin j’allais construire pour cet espace en ligne, mes découvertes culturelles et ce que je vivais étaient déjà intimement liés. Parler de ce qui nous émeut, ce qui nous ennuie, ce qui nous fait rêver ou réfléchir, ce que l’on trouve juste ou beau, malgré toute l’objectivité que l’on voudra mettre dans nos avis, nos outils d’analyse, nos grilles de lecture, nos capacités de recul, nos références, c’est toujours un peu parler de soi.

En 7 ans, j’ai découvert des dizaines de romans, quelques essais, des centaines de films, quelques albums. J’ai pu échanger ici ou sur les réseaux sociaux avec nombre d’entre vous qui me faites la grâce de me lire avec régularité, ce qui me laisse aussi délicieusement pantoise qu’au premier jour ; j’ai pu rencontrer quelques-unes des personnes qui créent ces œuvres qui nourrissent tant ce blog que ma vie, et ces conversations ont, chacune à leur manière, contribué à me faire évoluer.

En 7 ans, j’ai appris à élargir ma curiosité, à écrire plus vite, à organiser mes idées au fil de la plume, à voir plus et plus loin, à la fois en termes d’analyse technique que de fond. Ce n’est pas un mystère que je considère qu’une œuvre ne peut être séparée des possibilités de sa réception et que j’accorde une importance toute particulière aux questions de représentations. J’assume de faire partie de la critique féministe et LGBT+, et cela ne fait à mes yeux qu’ajouter et non soustraire à la profondeur d’une réflexion intellectuelle et culturelle.

En 7 ans, j’ai osé ce que je n’aurais jamais imaginé entreprendre en créant ce blog : nouer des partenariats, affirmer mes prises de paroles, mener des interviews, couvrir des festivals. Oser, c’est clairement ce que j’aurai appris depuis 2013, et c’est ce que je compte faire encore.

7 ans, c’est censé être l’âge de raison. Mais je voudrais plutôt que ce soit tout l’inverse. J’ai toujours été plutôt quelqu’un de raisonnable mais mes plus grandes joies, je les dois à des impulsions de courage qui ont bravé mes calculs de prudence. Alors pour célébrer ces 7 ans si riches d’imprévus et de promesses, je voudrais oser espérer que les 7 prochaines années laisseront, d’une façon ou d’une autre, bien plus de place encore à la littérature et au cinéma dans ma vie, et dans les vôtres aussi, si vous continuez à me suivre dans mes aventures. Et d’ores et déjà, je suis toute gratitude pour ce qui viendra.