Les parents de Max lui offrent un caméscope pour son anniversaire. Le jeune garçon commence à filmer son quotidien avec ses amis Arnaud, Mathias, Emma et Olivia…
Cela fait plusieurs mois que j’entends parler de ce film, dont la sortie a été reportée pour cause de changement de distributeur, et je n’avais au départ aucune intention de le voir, l’envisageant comme une sorte de teen movie à la française, une veine que je n’aime pas beaucoup (j’ai horreur de LOL par exemple). Et puis tous les avis positifs évoquant tendresse et nostalgie m’ont convaincue de lui donner sa chance, et le film d’Anthony Marciano a été ma première séance de 2020.
Ce qui m’intriguait et qui m’a particulièrement plu, c’est le concept de found footage appliqué à la chronique générationnelle. Ce sous-genre souvent associé au film d’horreur est ici employé au service d’une nostalgie de l’adolescence, plutôt façon Camille Redouble qui enregistrait la voix de ses proches. La scène d’ouverture crée un certain suspens : Max adulte évoque un jour particulier qui nécessite qu’il revisionne toutes les cassettes accumulées au fil de sa vie. De quoi tenir les spectateurs/trices en haleine pendant qu’il découvre la jeunesse de Max et son entourage au gré des séquences courtes dont l’effet visuel « vieux caméscope » est assez réussi.
J’ai adhéré au film depuis le début, aux facéties de la bande de potes de Max, à ses essais cinématographiques, ses tours de magiciens, sa scène rejouée de Fight Club, son clip d’Hélène avec Emma. J’ai surtout adoré les séquences en famille avec ses parents, excellents Alain Chabat et Noémie Lvovsky qui tient là un de ses plus beaux rôles récents. L’ensemble est malin, bien monté, varié et assez touchant.
J’ai trouvé les choix de casting intelligents pour faire grandir la bande de jeunes du collège à l’âge adulte. On reconnaît plutôt bien chaque personnage, on les voit évoluer physiquement mais aussi dans leurs choix d’études puis de carrière, et en même temps on suit toute une époque avec ses références culturelles (la bande-son est soignée de ce point de vue) et ses événements clés (la scène de la finale de Coupe du Monde 1998). Je suis un peu jeune pour m’être identifiée aux personnages mais j’ai tout de même retrouvé certains éléments de mon enfance dans le film et je pense que pour les personnes nées dans les années 80 ce doit être une vraie madeleine de Proust.
La douceur et la nostalgie assumée m’ont séduite, et j’ai trouvé le film vraiment très mignon dans son ensemble, même si j’ai un peu moins accroché à la partie avec les personnages adultes. Certaines scènes sont de moins bon goût (autour de la fête de la musique et de l’anniversaire de Lou en particulier), on introduit de nouveaux personnages pas forcément très utiles (celui de Thomas VDB par exemple) et les spectateurs/trices attendent une fin somme toute assez prévisible. J’ai toujours un peu de mal avec Max Boublil, que je ne trouve pas très subtil dans son jeu et ici un peu mou, moins attachant que ses avatars plus jeunes, les très chouettes Mathias Barthélémy et Alexandre Desrousseaux. En revanche j’ai trouvé les personnages féminins plus réussis sur la durée, et le film offre de jolies partitions à Alice Isaaz et Camille Lou qui s’en acquittent très honorablement. J’ai aussi beaucoup aimé les apparitions de la mini Lou, une touche de fraîcheur et d’innocence bienvenue au moment où le film commence à patiner un peu.
Bien qu’imparfait, le film d’Anthony Marciano tient le pari de son concept sur la durée et a le mérite de cette originalité technique assumée. Il constitue une douceur sympathique pour se remettre des fêtes et entrer dans la nouvelle année.
Je suis contente de voir ton avis. J’ai vu la bande-annonce au cinéma et je savais pas trop quoi en penser.
C’est mignon on passe un bon moment !
Je me laisserai bien tenter !!
C’est plaisant à regarder !