« Notre Dame » : un conte de Noël

affiche-film-notre-dameMaud Crayon jongle entre son job dans un cabinet d’architecture sans contrat, son ex qui rapplique chez elle dès qu’il s’embrouille avec sa nouvelle copine, et ses deux enfants. Jusqu’au jour où elle gagne mystérieusement le concours pour refaire le parvis de Notre Dame…

Je confesse une certaine fascination pour Valérie Donzelli : alors que je n’ai vraiment aimé que La Reine des pommes, je garde une curiosité inaltérable pour ses films. J’ai donc été ravie de découvrir Notre Dame bien avant sa sortie grâce à la Semaine de la Comédie UGC.

Le film a évidemment un écho particulier pour les amoureux/ses de la cathédrale : comme Mon Inconnue, il nous offre l’opportunité d’images récentes d’une Notre Dame encore intacte, puisque tourné juste avant l’incendie. Son intrigue est particulièrement d’actualité : s’il ne s’agit pas de reconstruire la flèche, il est question d’un grand concours d’architectes pour redessiner le parvis.

Tant de sérieux et d’ancrage dans la situation contemporaine (on en compte d’autres, comme les nouvelles dispensées par la radio qui évoquent les perturbations climatiques et une ambiance d’angoisse post-attentats), est-on bien dans un film de la fantasque Valérie Donzelli ?

Oui, mille fois oui, car tout cela est traité sous le mode du conte, de la fantaisie, mêlant à la modernité de ses sujets, publics (l’utilisation des budgets de la Mairie de Paris, la réception des œuvres d’art contemporain…) et privés (comment gérer la relation au père de ses enfants quand on est séparés), une tonalité décalée voire kitsch dans l’utilisation des effets spéciaux façon années 80 (la maquette volante !).

C’est vraiment un OVNI que ce film qui semble mêler des éléments disparates tant dans le fond que dans la forme. On y trouve des personnages aux noms improbables (Bacchus Renard en tête), une héroïne vêtue de la même tenue tout au long du film, des éléments fantastiques, une présentation d’architecte en réalité virtuelle, une scène dansée avec panneaux de textes comme dans le cinéma muet d’autrefois, une chanson (probablement mes deux scènes préférées)… Par moments ça part dans tous les sens au risque de perdre les spectateurs/trices. À d’autres ça tient par un charme miraculeux qui emporte l’adhésion en dépit de tout.

Personnellement je suis ravie par ce cinéma audacieux et délirant qui sous couvert de légèreté et de romance nous interroge sur la peur du changement. J’ai adoré le tandem Donzelli-Deladonchamps (voilà un acteur qui sait tout jouer, jusqu’à faire oublier son rôle glauque dans Les Chatouilles) et les personnages secondaires, de la douceur de Bouli Lanners et Virginie Ledoyen à la folie du tandem Candelier-Katerine en équipe municipale. À travers l’histoire du projet de son héroïne du quotidien, la cinéaste semble nous dire « je sais que mon cinéma ne plaira pas à tout le monde, mais je continuerai d’y croire et d’oser », et c’est un message qui fait du bien au cinéma français !

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