Fascinée par Marina Campbell, une camarade qui a perdu sa mère, c’est pourtant avec l’exubérante Valérie que Rachelle se lie d’amitié à l’école. Pour ses parents, juifs petits bourgeois, Valérie et sa mère ne sont pas assez policées…
Movie challenge 2019 : un film recommandé par quelqu’un
Pas complètement convaincue par Ôtez-moi d’un doute, je ne me serais pas forcément attardée sur le reste de la filmographique de Carine Tardieu si l’on ne m’avait pas vivement conseillé Du vent dans mes mollets, dont je n’avais jamais entendu parler. Merci donc à Va pour cette recommandation ! Il est assez rare que j’écoute les conseils, mais quand on me vend assez bien un film pour susciter ma curiosité, il m’arrive de me laisser guider.
J’ai bien fait cette fois-ci car ce long-métrage est vraiment séduisant, en particulier grâce à son atmosphère si particulière. Quelque part à mi-chemin entre un décor de Jean-Pierre Jeunet et un style moderne et décalé comme celui d’Erwan Le Duc par exemple, pas si loin non plus des scènes d’enfance de Jeux d’enfants, le film nous entraîne chez deux familles en apparence très opposées, que l’amitié de leurs filles va unir. D’un côté, chez Rachelle, on est empêtrés dans le poids du passé qui ne passe pas, entre l’héritage d’une judéité marquée par Auschwitz, la présence d’une grand-mère peu amène et silencieuse, les habitudes érigées en valeurs et le déclin d’un couple qui vieillit et tente de rafistoler son histoire comme sa cuisine qui se déglingue. De l’autre, chez Valérie, une mère célibataire laisse ses enfants pousser comme des fleurs sauvages, tant qu’il y a de la joie et de la complicité. Quand Rachelle, qui ne traverse jamais au feu rouge, se lie avec Valérie, qui répond des allusions sexuelles à la maîtresse, ça fait des étincelles ! Cette influence réciproque bénéfique pour les deux enfants est aussi l’occasion, derrière un côté délirant et déluré, tout en couleurs et en intérieurs bordéliques, de secouer un peu la vie de leurs parents. Quand ceux-ci sont incarnés par Agnès Jaoui, Denis Podalydès et Isabelle Carré, on est forcément sur un niveau brillant de dialogues emplis de non-dits, de rancœurs, de maladresses et de tout ce que la psy de Rachelle se serait fait une joie de décortiquer. Le film réussit sous des dehors légers et fantaisistes à aborder des sujets délicats comme l’usure du couple, l’amitié enfantine, les différences sociales et les préjugés.
On s’amuse des facéties des deux enfants et des déboires de leurs parents mais, quelque part, on sent planer la menace. Annoncée dès l’ouverture par l’écriture d’une lettre de Rachelle, la peine n’est pas loin, elle se prépare, elle s’insinue, et on guette la façon dont le drame va faire irruption pour noircir le tableau. Comme dans la vie, les joies et le chagrin sont entremêlés, les bonnes choses ont une fin mais leur souvenir permet d’avancer dans la vie, de faire face en sachant que la vie réserve des bonnes surprises comme des vacances entre copines.
Vu lors de sa sortie et bien aimé…. 🙂
C’est un film qui m’avait bcp tenté!
Je te le conseille, mais avec la boîte de mouchoirs à proximité !