Robbie est condamné à des travaux d’intérêt général pour une rixe. Alors que ses opposants le recherchent et que sa compagne va accoucher, il est épaulé par l’un des encadrants du groupe de travaux qui l’initie au whisky.
Je n’avais absolument jamais entendu parler de ce film de Ken Loach quand une amie me l’a prêté en DVD. J’ai été étonnée de la mention « feel-good » sur la pochette, moi qui ne connaissais du réalisateur que Jimmy’s Hall et Moi, Daniel Blake, qui ne sont pas vraiment rieurs. Avant d’aller découvrir Sorry We Missed You, j’ai eu envie de découvrir plus avant la filmographie du maître du cinéma social.
On n’est pas vraiment dépaysé du cinéma de Loach avec ce film qui met en scène en partie des acteurs non professionnels, et notamment Paul Brannigan dans le rôle de Robbie. C’est Paul Laverty, le scénariste attitré du réalisateur qui, allant à la rencontre d’éducateurs pour évoquer le parcours de jeunes en difficulté comme Robbie au début du film, est tombé sur ce jeune homme dont le profil correspondait au rôle. Par ailleurs le casting compte un vrai spécialiste du whisky, ce qui a aidé pour l’aspect technique autour de la distillation et de la dégustation.
Malgré un fond social dur, comme on pouvait s’y attendre, avec des personnages au chômage, manquant d’argent et d’occupation et finissant immanquablement soit par s’enivrer soit par se battre, le film est clairement tourné vers l’espoir. C’est dû en particulier au personnage d’Harry (John Henshaw), qui prend Robbie sous son aile et se retrouve affublé de la moitié de son groupe de travaux d’intérêt général pour les emmener découvrir les beautés de leur pays qu’ils ignorent (la scène avec le château d’Édimbourg est assez frappante). Et parfois, il suffit d’une main tendue pour que tout change…
Enfin, tout, pas vraiment, car les personnages secondaires écrits comme des sidekicks de comédie restent fidèles à eux-mêmes et aux traits stéréotypés qui les caractérisent : Albert l’alcoolique, Mo la kleptomane… Ils confèrent au film une tonalité comique inattendue mais bienvenue qui contraste avec l’environnement glauque dans lequel ils naviguent.
Ce qui surprend, plus que cette alliance de la comédie et d’un background social défavorisé, c’est le choix d’un vecteur de rédemption original : le whisky. Là où on aurait pu attendre un film sombre sur l’alcoolisme de ces personnes désœuvrées, le breuvage devient pour Robbie l’occasion de se trouver des qualités qui vont l’aider à prendre confiance en lui et à déployer ses capacités sensorielles et intellectuelles… même si de façon pas forcément légale. Un film vraiment original dans son scénario, qui rend hommage à l’Écosse et à ses distilleries.
J’avais adoré ce film, décalé, bouleversant et drôle aussi… tu m’as donné envie de le revoir !
Tant mieux ! 🙂