Festival de Deauville – dimanche 15 septembre

Dernier jour de festival, c’est le moment de rattraper les films manqués précédemment, et en particulier ceux primés lors de la cérémonie samedi soir. 

The Climb – compétition (Prix du Jury ex-æquo)

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Mike emmène son ami Kyle grimper une colline à vélo. Il lui révèle avoir une liaison avec sa fiancée Ava. Cette annonce donne lieu à une rupture entre les deux amis…

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce film sur fond d’amitié masculine et de vélo. Mais dès les premières minutes, j’ai été très agréablement surprise. Les dialogues sont percutants et drôles mais sans manquer de profondeur, et bien servis par les deux principaux interprètes. Le film est construit sous une forme chapitrée qui permet de présenter plusieurs étapes clés de la vie des Mike et Kyle et de leur relation. C’est un buddy movie original puisqu’on n’assiste qu’à des moments de crise, où généralement Mike tente d’agir sur la vie de Kyle, parfois en pensant bien faire, parfois égoïstement,  mais toujours avec maladresse. Ce personnage m’a rappelé celui de Jim Cummings dans le très frais Thunder Road (du discours d’enterrement qui tourne mal à la moustache). On est d’ailleurs dans une ambiance assez proche où l’on rit des facéties des personnages (Kyle s’essayant au pole dance, où tentant de parler français) pour ne pas pleurer de leurs misères.

Michael Angelo Covino et Kyle Marvin semblent s’être écrit des rôles sur mesure, s’éclatant clairement à incarner ces deux hommes faillibles durant des années, et à les faire évoluer (ou pas, c’est toute la question) à partir de leurs enjeux initiaux respectifs : pour Mike, devenir moins égoïste, et pour Kyle, apprendre à dire non et à penser un peu à lui.

Côté réalisation, on note de chouettes plans séquences ou faux plans séquences à vélo et des idées intéressantes et décalées avec des intermèdes musicaux rappelant Woman at War et des scènes passant habilement d’une période à l’autre (de Thanksgiving à Noël notamment). L’ensemble forme une réflexion sur l’amitié foutraque, amusante et inventive. Un très chouette Prix du Jury pour un premier long enthousiasmant.

The Peanut Butter Falcon – compétition (Prix du Public de la ville de Deauville)

The Peanut Butter Falcon

Tyler doit fuir après avoir mis le feu au matériel d’un pêcheur concurrent. Zak, jeune homme atteint de trisomie, s’évade de la maison de retraite où il vit pour rejoindre l’école où il rêve d’apprendre la lutte…

J’avais hâte de découvrir ce film au pitch assez improbable, créé par Mike Schwartz et Tyler Nilson pour mettre en valeur l’acteur Zachary Gottsagen. Hasard de calendrier, c’était ma toute dernière séance du festival, et savoir qu’il avait obtenu le Prix du Public ne m’a pas étonnée : depuis mon arrivée, j’en entendais tout le bien du monde dans les files d’attente.

C’est effectivement un joli Prix du Public assez attendu que ce long-métrage plein de bons sentiments. Ce n’est pas vraiment un reproche de ma part, car je suis friande de bienveillance au cinéma, et dans une sélection parfois violente (Skin, Judy and Punch, Les Misérables…), un peu de tendresse et d’optimisme fait du bien.

Ce film d’aventure a de solides arguments pour faire sourire les spectateurs avec les facéties du charismatique Zak. On rit avec lui mais jamais de lui, car sa détermination et son enthousiasme emportent définitivement l’adhésion. Dans son périple qui démarre par une course en slip, le jeune homme est confronté à un autre fuyard, qui depuis le décès de son frère (on aperçoit en flashback Jon Bernthal de The Walking Dead) voit sa vie partir à vau-l’eau. Grosse surprise pour ma part de trouver Shia LaBeouf aussi attachant dans un rôle qui rappelle celui de Casey Affleck dans Manchester by the sea, avec plus de nuances dans l’interprétation. Ajoutons Dakota Johnson dans un rôle enfin sobre et adulte qui lui va comme un gant, et on obtient un trio qui joue allègrement de la sensibilité des spectateurs/trices, quand bien même certaines ficelles seraient un peu grosses et certains rebondissements attendus. Le film reste en dépit d’un côté feel-good un peu facile un de mes chouchous du festival, et sa récompense lui va à ravir.

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