Simon Werner, élève de terminale C, disparaît. Quelques jours plus tard, une fille de sa classe est elle aussi absente, puis un autre garçon. Pendant ce temps, Jérémie s’apprête à fêter ses 18 ans dans une soirée rassemblant tous les terminales…
J’avais beau avoir vu et aimé Les Revenants, tout du moins la première saison, je ne m’étais jusqu’ici pas intéressée aux long-métrages de Fabrice Gobert, le créateur de de l’audacieuse série de Canal. C’est en fouinant dans la filmographie d’Ana Girardot, après avoir vu Deux moi, que je suis tombée sur Simon Werner a disparu…
Le film a un côté en avance sur son temps : avant des films récents tels que L’Heure de la sortie, il navigue entre les genres pour proposer une chronique lycéenne aux couleurs étranges. Sans éléments fantastiques, le film de Fabrice Gobert arrive à créer une ambiance bizarre, flirtant avec les codes du polar et de l’épouvante, tout en restant dans la tradition des purs teen movies à l’américaine.
On suit une bande d’élèves, dont plusieurs personnalités marquantes vont être mises en avant au fil des quatre chapitres qui structurent le film. D’abord Jérémie (Jules Pélissier, un ancien de la Nouvelle Star), qui incarne en quelque sorte l’ado « normal », bon camarade apprécié de tous, bon élément de l’équipe de foot malgré ses sautes d’humeur. Puis Alice (Ana Girardot), la star du lycée avec qui tous les garçons rêvent de sortir et qui garde une part de mystère sous ses boucles étudiées. Ensuite, Rabier (Arthur Mazet, monsieur « Enfin j’sais pas enfin p’têtre » de Nos Jours heureux, qu’on a pu depuis apercevoir aussi dans Victoria), le fils de prof coincé que les garçons aiment charrier à tout bout de champ. Enfin, Simon (Laurent Delbecque), celui par qui le scandale arrive et dont la disparition inopinée va déclencher bien des remous dans la petite communauté du lycée.
Mine de rien, le film utilise les clichés du film lycéen (les rumeurs sur les profs, le tabou de l’homosexualité, les premières relations sexuelles…) dans un habile jeu du chat et de la souris, chacun étant à la fois observateur et observé. Dans ce groupe scolaire vitré et alambiqué, on s’espionne, on se cache, on se cherche et chacun pense savoir sur les autres des secrets souvent de Polichinelle. De l’épidémie de fugue au trafic de drogue en passant par le tueur en série, toutes les hypothèses planent au-dessus de ces jeunes gens ordinaires placés dans une situation extraordinaire. Une façon ludique de traiter un fait divers glauque, pour le plaisir un peu voyeur et malsain des spectateurs. Un film malin pour jouer les enquêteurs et vaguement se faire peur, avec un casting prometteur.
J’ai vu ce film mais très honnêtement, j’en garde aucun souvenir…
C’est pas hyper marquant mais c’est bien ficelé !