« Le mystère Henri Pick » : premières et dernières heures d’histoires d’amour

le-mystere-henri-pick-couverture-livreEn vacances à Crozon, l’éditrice Delphine Despero découvre dans la « bibliothèque des livres refusés » un manuscrit extraordinaire signé Henri Pick, feu le pizzaiolo local…

Si j’avais repéré ce livre dès sa sortie, il a fallu que je découvre l’adaptation de Rémi Bezançon pour avoir hâte de me plonger dans le roman de David Foenkinos. C’est un plaisir que j’ai gardé pour ce début d’été, car je savais pour en avoir lu beaucoup que les romans de cet auteur sont du genre délicieusement facile à dévorer.

Ce Mystère Henri Pick ne fait pas exception et m’a rappelé tout ce que j’aime chez cet écrivain : un côté fantasque, qui considère la réalité avec une once de décalage, une bienveillance envers ses personnages, et un style fluide non dépourvu d’humour ou de citations notables.

Ici, David Foenkinos nous embarque dans un roman choral qui fait se croiser de multiples personnages autour d’un livre mystérieux. J’ai retrouvé ce que j’avais apprécié dans le film : l’amour des livres et la plongée dans la sphère de l’édition et de la critique littéraire (avec quelques différences : on voit ici davantage les représentants en librairie, mais pas le club de lecture par exemple), le mystère, et la galerie de personnages hauts en couleur. Toutefois le film est assez différent car finalement, il adapte surtout les 50 dernières pages du livre, même s’il revient sur certains éléments précédents. Rémi Bezançon s’est permis une « trahison fidèle » comme on dit, et comme il avait déjà si bien su le faire avec Un heureux événement. Conservant le sujet et les grandes thématiques de l’œuvre source, il a modifié les personnages pour les rendre encore plus attachants, mais ici également facétieux. J’ai en effet trouvé le livre certes plaisant mais nettement moins drôle que le film, qui bénéficie de l’abattage comique du tandem Luchini-Cottin ainsi que de quelques trouvailles (le club de lecture, toute l’intrigue autour de la machine à écrire…).

Je trouve que le roman est finalement quelque part plus profond et presque mélancolique. S’attachant au titre du livre de Pick, Les dernières heures d’une histoire d’amour, il multiplie les rencontres entre les personnages et dévoile davantage leurs intrigues amoureuses. Il est beaucoup question de débuts et de fins de relations, d’amours enfuies ou rêvées, d’histoires qui pourraient naître, ou n’être pas. C’est notamment vrai des personnages que le film a occultés ou presque comme Magali ou Mathilde. Et je crois que c’est ce que j’ai préféré dans le livre, sans doute parce que cela apportait à ma lecture une dose d’inattendu. Pour autant je ne reprocherai pas au réalisateur ses partis-pris car j’ai préféré sa Joséphine, son Rouche et son Frédéric. Complémentaires, les deux œuvres se ressemblent d’assez loin mais offrent chacune leur tonalité différente et leurs plaisirs, plus franc et futé pour le film, plus doux et rêveur pour le livre.

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4 commentaires sur “« Le mystère Henri Pick » : premières et dernières heures d’histoires d’amour

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  1. J’ai vraiment beaucoup aimé le film, mais je me tate à lire le livre. D’autant que j’ai vu des avis très différents avec des gens qui ont largement préféré le film et d’autres qui on su apprécié les particularités du livre, comme toi 🙂 Je pense que la curiosité va quand même l’emporter !

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