Casanova est chassé de Venise et s’installe à Londres. Lors d’une partie de campagne chez un ami, il rencontre une jeune femme qui le trouble, Marianne de Charpillon…
Si on me dit Casanova au cinéma, je pense d’emblée à Heath Ledger dans le film déjanté de Lasse Hallström. Forcément on est assez loin de Vincent Lindon dans l’univers plus intimiste de Benoît Jacquot. Mais tout de même, l’idée d’un Casanova vieillissant me semblait intéressante. Et on ne va pas se mentir, que la femme qui lui fait tourner la tête soit incarnée par Stacy Martin (que j’ai découverte avec ravissement dans Amanda) n’était pas pour rien dans mon intérêt.
Pourtant, je suis passée totalement à côté du film. Je ne vois pas comment le dire autrement. Je n’ai pas compris l’utilité de raconter l’histoire en flashback, je n’ai pas réussi à entrer dans l’intrigue, et très vite je me suis ennuyée. D’abord parce que je n’ai pas trouvé Vincent Lindon crédible une seule seconde dans le personnage. Ça me peine parce que c’est un acteur dont j’apprécie et respecte infiniment le travail quand il tourne avec Brizé ou Lioret (dans En Guerre ou dans Toutes nos envies par exemple) mais alors là j’ai eu l’impression qu’il était déguisé. Je comprends d’autant moins que le réalisateur a apparemment beaucoup lu les Mémoires de Casanova et a expliqué vouloir lui rendre hommage, au-delà de son statut de séducteur. Or là, je n’ai rien vu de l’aventurier, du magicien, de l’homme aux multiples voyages, sociable, brillant, mondain. Juste un type vieillissant qui s’éprend d’une prostituée qu’il s’évertue à courtiser de façon étrange. Si le but avait été de ridiculiser le personnage ou de contrer son image flamboyante, j’aurais davantage compris. Mais là, vraiment, non.
J’ai lu également que le film surfait sur la vague #MeToo, avec un personnage féminin fort, qui résiste à Casanova, refuse de céder à ses avances. Je suis très circonspecte sur ce point. Effectivement la Charpillon fait tourner le vieil homme en bourrique, lui tend des perches pour se refuser à lui. Mais elle est totalement sous le joug de sa mère qui lui dicte à qui faire payer quels services. J’ai beaucoup moins vu un comportement audacieux et féministe qu’une pauvre fille réduite à la prostitution par sa mère qui espère tirer beaucoup d’argent du riche Casanova en le faisant languir.
Cependant il se peut que je n’aie pas tout compris, car le film est confus et décousu, comme avec cette histoire de boucle de chaussure qui sort de nulle part. On dirait que les scénaristes ont occulté le fait que tout le public n’aurait pas forcément une connaissance précise des Mémoires de Casanova.
Bref, je n’ai pas compris, je me suis ennuyée, j’ai trouvé qu’au final il ne se passait pas grand chose, et en plus, que l’image était bizarrement éclairée avec des effets de flou sur les bords assez désagréables. Comme la Charpillon, pour moi quand c’est non, c’est non.
Déjà que je n’étais pas emballée par la bande annonce… merci de la critique !
Haha je n’avais pas vu la bande-annonce avant mais j’aurais peut-être dû !