Quand son mari revient criblé de balles, Jane met leur fille à l’abri et va demander l’aide de Dan, son ex. Les frères Bishop et leurs hommes vont venir tuer toute la famille…
Movie challenge 2019 : un western
J’ai une dent contre le genre du western (ce qui vous informe immédiatement que ce n’est pas à moi que vous devez cette catégorie mais à ma chère Tinalakiller). Je n’ai jamais réussi à en regarder un en entier, si ce n’est Les Huit Salopards (je triche, je l’ai vu en deux fois, je m’endormais dessus) et Hostiles (un des films de 2018 auxquels j’ai le moins adhéré). Alors que voir dans cette catégorie qui ne m’inflige pas une trop mauvaise soirée ?
J’ai opté pour Jane Got a Gun pour la promesse d’une héroïne incarnée par Natalie Portman. Je me suis dit qu’au féminin, ce genre me convaincrait peut-être davantage, que j’y verrais potentiellement autre chose que des types qui s’entretuent. Et j’imaginais assez mal l’actrice dans ce registre, ce qui me donnait envie de voir ce qu’elle pouvait faire de ce rôle.
En dépit de quelques éléments positifs – j’y reviendrai – on ne peut pas dire que le film de Gavin o’Connor ait transcendé le genre. Jusqu’à la veille du tournage, il devait être réalisé par Lynne Ramsay, et je me dis que le résultat aurait peut-être été plus intéressant. Sur le fond, le scénario est relativement banal : toujours une histoire de brigands qui veulent s’entretuer, avec maison dans laquelle les protagonistes sont retranchés et qui subira nécessairement une attaque. Il est question de violences faites aux femmes, de vieilles rancœurs, de guerre, d’armes, et du désert qui poudroie. Seule originalité, l’intrigue amoureuse au centre de laquelle on trouve la fameuse Jane, qui doit choisir (je résume) entre son mari et son ex. Autant vous dire qu’on devine rapidement comment le dilemme va se résoudre.
Clairement je me suis ennuyée devant le film, mais ce n’est pas tellement ce que je lui reproche car vu le genre ça me semblait inévitable. Non, ce qui me déplaît, c’est que le film ne tient aucunement sa promesse d’une héroïne forte. Certes, Jane sait tirer au fusil (mais pas au pistolet, il ne faut pas trop en demander). En attendant, que fait-elle quand son mari ne peut plus la défendre ? Elle s’empresse d’aller quémander le secours de son ex. Et sans lui, elle manque de se faire tuer à la première occasion. Pour la femme forte, on repassera. Par ailleurs Jane n’est jamais considérée que comme un trophée pour les hommes qui souhaitent tous la posséder (avec plus ou moins de sentiments) ou comme une mère éplorée. L’arc narratif autour de sa première fille est d’ailleurs rocambolesques et sa résolution tirée par les cheveux.
Quelques bons points tout de même : de jolis plans, en particulier dans les flashbacks (j’ai beaucoup aimé la scène de la montgolfière d’un point de vu esthétique), et un Joel Edgerton que j’ai préféré en spécialistes des pièges anti-brigands qu’en mari luttant pour ses droits dans Loving.