« Le mystère Henri Pick » : enquête littéraire

affiche-film-le-mystere-henri-pickEn vacances en Bretagne, une assistante d’édition découvre la « Bibliothèque des livres refusés » et y déniche une perle signée Henri Pick. Elle fait publier le livre qui attise la curiosité de Jean-Michel Rouche, présentateur d’une émission littéraire…

Ce n’est un mystère pour personne je crois : j’attendais avec impatience le retour de Rémi Bezançon, le réalisateur d’un de mes films de chevet (Un heureux événement), dont le dernier long (Nos Futurs, injustement passé un peu inaperçu) remontait à 2015.

Cette fois-ci, il revient avec l’adaptation d’un livre de son ami David Foenkinos, ouvrage choral touffu dont il choisit un axe, celui de la quête d’un personnage, le présentateur et critique Jean-Michel Rouche (pas vraiment le héros du roman).

Certes, on n’est pas exactement dans le même registre que les précédents films du réalisateur. Disons-le tout de suite : Le mystère Henri Pick ne vous fera pas verser de larmes (ou peut-être de rire). Il s’agit clairement d’une comédie, qui prend la forme d’une enquête classiquement menée par un tandem éclectique, ici composé d’un critique littéraire aigri qui a tout perdu (Fabrice Luchini) et de la fille de l’auteur présumé du best-seller repêché dans la « Bibliothèque des livres refusés » (Camille Cottin). Sauf que l’enquête n’est pas policière, mais littéraire.

C’est clairement le point fort de cette histoire, qui mêle les ingrédients chers à David Foenkinos et Rémi Bezançon : la famille, la transmission, des personnages pris dans une situation qui les dépasse. Le livre, objet qu’on se passe de main en main et qui interroge tous les personnages du film, est l’occasion d’un hommage à tous/tes ceux et celles qui l’aiment et travaillent à sa promotion et sa sauvegarde (bibliothécaires, écrivains, club de lecture, enseignante, critique) et surtout une plongée dans les coulisses de l’édition, assez réaliste je dois dire (c’est mon milieu professionnel). Bastien Bouillon (révélation du film pour moi qui ne l’avais jamais repéré jusqu’ici), Alice Isaaz, Astrid Whettnall incarnent avec réalisme les maillons de la chaîne du livre (l’auteur, l’assistante qui découvre les manuscrits et les propose au comité de lecture, la directrice éditoriale qui décide de les publier) et nous dévoilent la face cachée derrière les succès de librairie, faite de passion mais aussi de marketing.

Rassembleur, le film aura de quoi séduire un large public : outre le duo Luchini-Cottin, déjà vu à l’œuvre dans Dix pour cent et qui fonctionne encore une fois à merveille, et avec pour chacun plus de douceur et de retenue qu’on ne leur en a connu parfois, il embarque les spectateurs dans un ballet d’allers-retours Paris-Crozon sur les traces du mystérieux livre d’Henri Pick, regorge de répliques qui font mouche, diffuse l’amour des mots et des livres et bénéficie du regard tendre et humain du réalisateur sur ses personnages. C’est vraiment une comédie française comme on les aime : jamais vulgaire ni méchante, enjouée et ludique, portée par un casting efficace qui s’est manifestement beaucoup amusé lors du tournage, visible par petits et grands, et en plus promouvant les richesses de la littérature. Une friandise dont on aurait tort de bouder le plaisir.

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