« Les drapeaux de papier » : trouver sa place dehors

affiche-film-les-drapeaux-de-papierVincent sort de prison après avoir purgé une peine de 12 ans. Il va toquer chez sa petite sœur Charlie, qui accepte de l’héberger et de l’aider à trouver un emploi…

Movie challenge 2019 : un film avec une psy

Rendons à César ce qui est à César, et à Baz’art ma motivation à voir ce film. C’est un tweet élogieux au sujet de ce premier long-métrage, dont je n’avais pas entendu parler jusqu’alors, qui m’a décidée à le découvrir au plus vite.

Ce qui a attisé ma curiosité, c’est à la fois la thématique qui m’a rappelé Il y a longtemps que je t’aime, le tandem Guillaume Gouix-Noémie Merlant en frère et sœur et la promesse d’un premier long d’un très jeune réalisateur (Nathan Ambrosioni a 19 ans).

Je n’ai pas été étonnée d’apprendre que celui-ci, fan du ciné de genre, est venu à élargir ses horizons après avoir adoré Mommy : je trouve qu’il y a effectivement dans son personnage masculin principal quelque chose qui rappelle le jeune homme dépeint par Xavier Dolan. Un mélange de candeur assez tendre, d’une générosité et d’une affection pour ses proches, et d’une violence impossible à canaliser qui lui fait gâcher les chances qui s’offrent à lui. Et Guillaume Gouix, que j’avais découvert dans Les Revenants et beaucoup apprécié dans Gaspard va au mariage, incarne cet écorché vif qui réclame que la vie lui donne la chance de se racheter, avec nuance et sensibilité.

Face à lui Noémie Merlant, que je découvrais avec ce film, est touchante dans ce rôle de jeune femme tiraillée entre un quotidien décevant et des rêves difficiles à atteindre. La relation qui s’instaure entre eux, faite de crises et de retrouvailles, réussit à tenir en haleine.

On n’en saura pas beaucoup plus en revanche sur le passé, ce qui a conduit Vincent en prison, ce qu’il est advenu de leur mère, à quoi ressemblait la relation du frère et de la sœur plus jeunes. Il manque un peu d’arrière-plan psychologique pour qu’on s’y retrouve vraiment et pour nous attacher davantage aux personnages. On aurait pu espérer aller un peu plus loin, mais le film a quelque chose de très ouvert, il ne nous montre qu’un aperçu de la vie de ses personnages, une bribe, un moment.

Reste une écriture plutôt fine des difficultés d’un ancien détenu, lâché dans la nature avec bien peu d’aide, si ce n’est un rendez-vous avec une psy assez bienveillante. Et quelques bizarreries de réalisation et de cadrage (une tendance à resserrer les plans quitte à exclure du cadre un des personnages centraux sans qu’on comprenne bien l’utilité du procédé), compensées par une esthétique proche de l’humain, fascinée par la peau, le souffle, le jeu des lumières (la plus belle scène est probablement celle où Vincent, seul dans sa nouvelle chambre, apprivoise l’espace en jouant avec une source lumineuse). Un premier long dans l’ensemble très prometteur.

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2 commentaires sur “« Les drapeaux de papier » : trouver sa place dehors

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