« L’Heure de la sortie » : quand plane la menace

affiche-film-lheure-de-la-sortiePierre Hoffmann est appelé comme professeur remplaçant au collège Saint Joseph, suite à la tentative de suicide d’un enseignant. Il récupère notamment les 3e 1, une classe particulière composée de 12 enfants à haut potentiel…

Lorsqu’on m’a proposé la projection presse de ce film, j’ai dit oui sans trop savoir où je mettais les pieds. J’avais aperçu sur Twitter quelques premiers retours positifs, j’étais intriguée par l’affiche et la promesse d’une ambiance tendue et stressante (alors que je déteste avoir peur au cinéma, oui je suis parfois incohérente).

Ce n’est qu’après la séance que j’ai compris que je venais de voir le deuxième film du réalisateur d’Irréprochable (dans ma liste « à voir » depuis sa sortie). Sébastien Marnier fait preuve dans ce deuxième long d’une maîtrise technique et narrative impressionnante. Le touche-à-tout (il est également écrivain, et auteur d’un spectacle de Marianne James, entre autres casquettes) adapte ici librement un thriller psychologique qu’on aurait envie d’appeler thriller écologique, vu sa thématique centrale, et qui a l’intelligence de se dévoiler peu à peu, au gré des indices que récolte Pierre sur ses étranges élèves « surdoués ».

C’est malin d’avoir croisé l’histoire de cette bande de jeunes gens supérieurement intelligents, mais à l’arrogance désagréable envers leur nouveau professeur, avec une problématique de fond comme l’avenir de la planète. Le tout donne un film étonnant et détonnant, hybride entre un cinéma qui louche du côté du genre (de plusieurs genres, en fait), jouant notamment avec les codes de l’épouvante (lumières qui vacillent, insectes – gros trigger warning pour les phobiques d’ailleurs – , coups de fil mystérieux…) et un film à message.

Je ne sais pas si j’aurais choisi Laurent Lafitte dans le rôle de Pierre, je trouve qu’il ne fait pas très prof, mais enfin il s’acquitte très sérieusement de ce rôle, moins lisse qu’il n’y paraît, d’un homme que l’angoisse provoquée par ses élèves va pousser à révéler aussi bien ses failles que ses qualités humaines. Face à lui, le groupe des enseignants tous un peu délirants fonctionne assez bien sans qu’aucune individualité ne s’en détache vraiment. Ce qui n’est pas le cas des élèves, parmi lesquels c’est la jeune Luàna Bajrami (déjà vue dans le téléfilm sur Marion Fraisse) qui crève l’écran. Insupportable, intrigante et inquiétante, c’est vraiment la grande révélation de ce film bourré de bonnes surprises.

Parmi celles-ci, on peut citer la capacité à instaurer une ambiance tout en tension croissante, l’atmosphère musicale signée Zombie Zombie, et un sens aigu du cadrage, toujours extrêmement pertinent, aussi bien dans les gros plans que dans les images finales.

Attention toutefois pour les âmes sensibles, ce film choc, contenant notamment des images documentaires provenant de diverses vidéos virales, a de quoi secouer ses spectateurs. Un pari risqué, mais réussi.

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