À l’ère où tout va vite et doit être utile, Alain Cadéo s’interroge dans de courts textes sur l’importance des mots et la vie de celui qui se consacre à écrire…
Je connais la plume d’Alain Cadéo depuis maintenant quelques années, puisque je l’avais découvert avec Zoé, son avant-dernier roman à ce jour. Je savais aussi que ce fidèle du blog écrit également d’autres types de textes et en particulier des « billets », sortes de pensées proches de celles d’Alain, alliant poésie et réflexion philosophique, d’une philosophie non pas théorique et éthérée mais toute concrète, alliée aux sens et à la terre.
C’est dans cette veine que s’inscrivent ces Mots de contrebande que l’écrivain adresse à ses alliés, ceux et celles qui comme lui aiment les mots, la langue, mais aussi la simplicité et la nature. Je remercie les éditions La Trace de m’avoir fait parvenir ce petit livre qui donne à penser.
Plusieurs thématiques parcourent le recueil, qui à première vue semble suivre un ordre aléatoire. D’une part, la littérature elle-même, la vie de l’écrivain, sa difficulté à attraper les mots justes, son cœur d’artiste, sa routine sérieuse et sa sensibilité. Mais également le lien à la terre, aux éléments naturels qui l’entourent et l’inspirent, et qui nourrissent le texte de métaphores toujours bien trouvées. Oiseaux, fruits, plantes, courants d’air peuplent les lignes comme autant d’ancrages du poète dans un quotidien plus près des éléments, animaux et végétaux que de la ville et des autres humains.
En effet, le monde des hommes, lorsqu’il est clairement mentionné, est l’objet de piques et d’allégations qui visent ses travers : l’ambition, le monde politique, bref, tout ce qui sépare l’Homme de la poésie, qui nécessite du temps, un esprit libre et contemplatif, mais aussi créatif.
Pour autant, le ton n’est pas amer, il alterne les états d’âme du quotidien : amour, doute, sérénité… Il y a pour le lecteur quelque chose d’émouvant à être ainsi le témoin privilégié des réflexions d’un écrivain dont on sent l’œuvre purement sincère et désintéressée.
Un recueil à garder sur sa table de chevet et à picorer pour s’inspirer les jours où l’on se sentirait trop happé par la course du monde.
Très bel article, je le trouve très poétique et je ne doute pas un seul instant que ce livre t’a inspirée.
Je ne suis pas une habituée de ce type de lecture mais je serai curieuse de le découvrir ou détour d’une librairie 😊
Merci ! 🙂