Un soir, en rentrant d’une expédition vol à l’étalage au supermarché, Osamu et son fils Shôta décident de ramener chez eux une petite voisine qui semble abandonnée par sa famille, Yuri…
Après Nobody Knows et Tel père tel fils, il me semblait logique de découvrir le nouveau film de Kore-Eda Hirokazu, a fortiori lorsque j’ai entendu les premières critiques le comparer à ces films précédents. L’obtention de la Palme d’Or a évidemment contribué à renforcer ma curiosité. Je remercie donc l’agence Mathilde Incerti et mon partenaire Le Pacte pour m’avoir permis de découvrir ce long-métrage en projection presse.
J’ai trouvé l’entrée en matière un peu plus dynamique que dans les films précédents du réalisateur, ce qui n’a pas été pour me déplaire. La scène d’ouverture est même assez légère voire drôle, mettant en scène les stratagèmes du père et du fils pour voler dans un supermarché.
Assez rapidement, on retrouve le style de chroniques familiales auquel le réalisateur nippon nous a habitués : on suit le quotidien d’une famille dont les liens de parenté entre les membres demeurent assez flous. La maison est petite pour les cinq habitants, qui se retrouvent six en recueillant la petite Yuri, affamée et maltraitée par ses parents biologiques. On comprend bien que le niveau de vie est très modeste, comme on le voyait dans Nobody Knows, néanmoins on a l’impression que la famille ne s’en plaint pas, voire se complaît dans cette situation précaire.
Il y a quelque chose de fragile chez ces personnages et entre eux, qui transparaît de plus en plus au fil de l’histoire. Progressivement, le réalisateur nous conduit à nous interroger sur ce qui rassemble ces gens sous un même toit… On ne peut pas dire que les personnages n’éprouvent pas d’amour familial : il y a des petites chicaneries, certes, mais aussi des temps de partage comme les repas pris tous ensemble, des moments de tendresse (la scène où Aki semble apprendre à Yuri ce qu’est un câlin est particulièrement émouvante), de la complicité. Il y a surtout cette belle journée où tous décident d’emmener la petite fille découvrir la mer
Et puis tout bascule. Le réalisateur, qui s’est essayé au thriller avec The Third Murder, maîtrise les codes du film policier ou judiciaire et, par un twist tout en finesse, nous plonge dans un nouveau genre pour la dernière demi-heure du film. Les secrets sont révélés, et le spectateur aura nécessairement quelques surprises, même s’il a pu avoir deviné certains éléments.
Sous des dehors de chronique familiale dans un milieu modeste, Kore-Eda propose en réalité une interrogation sur la famille, les liens du sang et du cœur, mais aussi la justice et le traitement réservé aux mineurs isolés ou maltraités dans son pays.
Une belle Palme fine et pertinente, à défaut d’être très originale.
Le livre a été un coup de cœur et maintenant j’attends le film avec impatience 😊
Ah mais c’est un livre ? De qui ?
Du réalisateur Hirokazu Kore-Eda …. Pas un écrivain mais rien que le livre m’a beaucoup touchée et donnée l’envie de voir le film 🙂
J’ignorais qu’il écrivait !
Ce n’est pas un écrivain mais plus un réalisateur bien que les deux peuvent se confondre car pour réaliser il faut écrire….. Pas une littérature exceptionnelle mais j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir cette histoire (que j’irai voir) qui fait énormément réfléchir sur les liens familiaux….. 🙂
Tiens il faudra que je jette un oeil au livre, ça m’intrigue.
Pour du cinéma japonaise, je suis toujours partante – malgré tes réserves.
Ah mais il est très bien ! C’est juste que ce type de cinéma n’est pas ce qui me touche le plus.