Lise entraîne Frank dans une location d’été un peu particulière : une maison en haut d’un plateau du Lot, où le réseau ne passe pas et où personne n’a habité depuis des décennies…
J’avais beaucoup aimé L’écrivain national et encore plus Repose-toi sur moi et j’avais donc vraiment hâte de découvrir le nouveau roman de Serge Joncour, au point que je l’ai gardé pour la fin de mes lectures de rentrée (oui c’est une logique particulière, j’ai lu en dernier les SP que j’avais le plus envie de découvrir).
Je ne sais pas au final si c’était une bonne idée car je me suis plongée dans ce pavé de près de 500 pages à une période bien chargée et fatigante. Ce qui n’est pas l’idéal pour s’immerger pleinement dans un gros livre.
Il n’empêche que je suis entrée dans l’histoire avec plaisir, en comprenant assez rapidement le principe, que j’ai trouvé intéressant : l’auteur relie deux époques, le début de la Première Guerre mondiale et l’été 2017, par le biais d’une même bâtisse où se déroulent deux histoires. Celles-ci peuvent sembler assez éloignées par leurs thématiques. D’un côté, la guerre avec le rationnement, le courage des femmes qui ont dû reprendre à leur compte toutes les tâches des hommes, la solitude des veuves, les doutes sur l’avenir et la figure du dompteur entouré de ses lions, là-haut dans la grande maison, qui alimente toutes les superstitions. De l’autre, la société ultra-connectée, les médias, le monde du cinéma et l’impact des grosses plateformes comme Netflix sur celui-ci, la vie après la maladie, la peur de la solitude incarnée par cette maison de vacances éloignée de tout.
Au croisement de ces deux histoires, on trouve pourtant une idée commune : celle que l’homme (ou la femme) devient pleinement lui-même lorsqu’il ou elle accepte de se reconnecter à la part d’animalité, de sauvagerie présente en chacun des humains. Joséphine, Wolgang, Lise et Frank font grâce à la maison et aux animaux qui peuplent ses environs (lions, tigres, moutons, sangliers, chevreuils, chien-loup…) l’expérience d’une reconnexion à la nature présentée comme un chemin vers la paix avec soi-même, voire le bonheur.
On retrouve ici des thèmes chers à Serge Joncour, qui avait déjà présenté dans ses livres précédents une opposition vie de la ville/vie de la campagne, des figures très terriennes, des maisons isolées dans la forêt qui servent de refuge autant qu’elles peuvent angoisser ceux qui n’y habitent pas.
Si j’ai beaucoup aimé la relation qui se crée entre Frank et le chien et certains des sujets abordés (notamment toute la partie sur le métier de producteur à l’ère de Netflix, mais aussi la Première Guerre mondiale comme prise de conscience que les femmes n’avaient pas besoin des hommes), j’ai trouvé hélas l’ensemble un peu long et certaines scènes répétitives. Quant à la fin, je l’avais vue venir dès les toutes premières pages et j’espérais justement qu’il en irait autrement. Moi qui suis une vraie citadine pleinement heureuse de l’être, je ne suis probablement pas la mieux placée pour souscrire à l’idée d’un isolement campagnard comme remède à tout. Mais j’imagine que d’autres lecteurs goûteront pleinement ce point de vue.
Il me tentait bien mais je ne suis plus trop sûre maintenant x)
Le côté long et répétitif me fait un peu peur ^^
Il est pas mal franchement, je l’ai pas lu dans de super conditions aussi, mais j’ai juste été moins emballée que par le précédent que j’avais beaucoup beaucoup aimé.
Je me demande… si j’ai bien compris la chronique, il vaut mieux lire…https://sciencefiction2016.wordpress.com/2016/04/18/ravage-plutot-quafter-earth/
Je ne connaissais pas ce roman. Ce n’est pas tout à fait le même sujet tout de même, il me semble que le Barjavel est plus politique, alors que Joncour est plus dans l’histoire intime.
Le Barjavel n’est effectivement pas dans l’intime. C’est le coté retour à la nature et ville qui coupe de nos racines. C’est un conte et en ce sens, il n’est pas politique. C’est une lecture très agréable car Barjavel écrit très bien.