Bénédicte est nommée dans une nouvelle caserne suite à la mutation de son mari. Dans le Sud de la France, elle découvre sa nouvelle équipe où tous n’acceptent pas d’être commandés par une femme…
Ce film, manqué en salles car sorti en plein été l’an dernier, avait été un de mes grands regrets de 2017. C’est pourquoi je me suis empressée de le rattraper quand je l’ai trouvé sur la plateforme numérique de ma médiathèque.
Après les films policiers (L’Affaire SK1), les films médicaux (Médecin de campagne), les films en milieu scolaire (Primaire), me voici donc découvrant une nouvelle profession au cinéma avec Les hommes du feu. Étonnant, ce titre, quand on sait que le personnage principal est… une femme. Bénédicte, incarnée par la toujours impeccable Émilie Dequenne, découvre son nouvel environnement de travail et nous avec elle. Tout semble extrêmement réaliste dans cette caserne, les pompiers, les véhicules, le matériel, jusqu’aux rituels d’accueil d’un nouveau membre dans l’équipe. Le seul détail qui m’a dérangé, c’est l’accent du sud collé aux acteurs qui ne le maîtrisent pas. C’est un problème assez récurrent du cinéma, que j’avais notamment repéré dans Samba : pour moi, de deux choses l’une, soit on fait abstraction de l’accent, soit on choisit des comédiens qui le possèdent naturellement. Le risque, comme ici, est de sentir l’accent fluctuer au gré des scènes chez ceux pour qui il n’est pas naturel.
Hormis ce point, je n’ai pas grand chose à reprocher au film de Pierre Jolivet qui a le mérite de faire le tour de son sujet. On pourrait quasiment comparer le long-métrage à un documentaire, dans la façon de filmer, en particulier certains plans comme la vue de la route depuis l’avant du camion. Du point de vue du contenu, on est presque dans la démonstration ou la promotion d’un métier, dont aucune des facettes n’est laissée de côté : différentes situations auxquels les pompiers sont confrontés dans leur quotidien professionnel, des plus heureuses aux plus tragiques, problématiques d’équipe entre la menace de fermeture et les relations au sein du groupe, clichés (la petite sauterie dans la caserne un jour de repos, les stéréotypes sur les femmes et les homosexuels qui vont bon train), et conséquences sur la vie de famille.
Pourtant, alors qu’on aurait pu craindre un effet de trop plein d’informations, le film réussit toujours à conserver sa direction et ne s’éparpille pas. Il nous permet au passage de découvrir une galerie de personnages hauts en couleur, certains incarnés par des acteurs confirmés, comme Roschdy Zem qui trouve avec Philippe un de ses plus jolis rôles, d’autres moins connus qui contribuent à l’effet de réalisme. Si certains personnages ont de quoi agacer (comme Xavier, incarné pas Michaël Abiteboul), d’autres sont là pour les remettre à leur place (le dialogue avec Martial pendant la séance de muscu est savoureux). Finalement le film reste sur une image positive, celle d’un métier très beau et dur, qui soumet celles et ceux qui le pratiquent à une forte pression mais aussi à la gratification de sauver des vies et à la création de liens d’équipes très forts.