« Médecin de campagne » : un sacerdoce

affiche-film-médecin-de-campagneJean-Pierre Werner est médecin de campagne et c’est pour lui comme une religion. Une tumeur au cerveau l’oblige à lever le pied et accepter l’aide de Nathalie, une consœur envoyée par son cancérologue pour le seconder…

Movie challenge 2018 : un film qui se déroule dans le milieu médical

Ayant beaucoup aimé Hippocrate, découvert grâce au Movie challenge de l’an dernier, j’avais bien sûr l’idée de découvrir Médecin de campagne. Je n’avais pas vu jouer François Cluzet depuis assez longtemps lorsque je suis allée voir Le collier rouge, et sa prestation m’a rappelé que le troisième long de Thomas Lilti m’attendait depuis bien trop longtemps.

J’ai retrouvé sans trop de surprises l’univers propre au réalisateur, sa prédilection pour le thème médical, même si ici l’hôpital n’est qu’un lieu secondaire. C’est une tout autre façon d’exercer la médecine que nous fait découvrir le cinéaste, sur les petites routes du Val d’Oise, en compagnie d’un praticien totalement absorbé par son travail. On retrouve également au casting des acteurs déjà présents dans Hippocrate, en particulier Marianne Denicourt (Nathalie) et Félix Moati (le fils de Jean-Pierre).

C’est d’ailleurs un très joli rôle que le réalisateur offre à Marianne Denicourt. Si jusqu’ici je n’avais jamais été frappée par cette actrice, je l’ai trouvée très juste dans ce personnage de battante, qui a repris des études sur le tard pour devenir médecin et, sans attaches, est prête à venir s’installer au fin fond de la campagne. Dévouée à ses patients, bien que faisant preuve d’un fort caractère et parfois de maladresse, on sent son implication émotionnelle dans des cas comme celui de Ninon, la jeune fille enceinte, ou du jeune autiste qui se prend pour un soldat de 14-18. Face à elle, François Cluzet campe un homme plus convaincant en médecin passionné qu’en malade : j’ai trouvé qu’il supportait étonnamment bien les traitements, car hormis le syndrome qui lui fait ignorer la moitié de son assiette, il semble assez peu malade.

Si la relation chien et chat entre les deux captive le spectateur, qui se doute rapidement que leurs préjugés vont s’effacer pour laisser place à de l’affection, l’ensemble reste subtil et fin, se contentant de quelques gestes et mouvements de caméra pour capter ce qui ne se dit jamais clairement, et tant mieux. Cette finesse m’a rappelé les films de Stéphane Brizé et particulièrement Mademoiselle Chambon, pour la pudeur de ses âmes simples.

Cela dit, l’essentiel du film est ailleurs, dans son aspect social et engagé, dans la droite ligne d’Hippocrate : ici, ce que dénonce le film, c’est la désertification médicale des campagnes, la difficulté à trouver des praticiens qui acceptent ce mode de vie si particulier, où un appel peut tomber jour et nuit pour une urgence, où la médecine s’accompagne d’un vrai rôle social, comme l’explique bien le fils de Jean-Pierre lorsqu’il dépeint son père comme une sorte de divinité de la petite communauté.

Encore une fois conquise par ce cinéma qui sonne vrai et juste, j’attends avec impatience le prochain film de ce réalisateur, qui se penchera sur les études de médecine dans Première Année, attendu en septembre.

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