« Certaines femmes » au fin fond du Montana

affiche-film-certaines-femmesLaura, avocate, subit un client qui ne veut pas comprendre que son cas est perdu, Gina et son mari tentent de convaincre un vieil homme de leur céder des blocs de grès pour leur future maison, et Jamie se retrouve par hasard à un cours de droit… 

Movie challenge 2018 : un film qui m’a déçue

Je ne m’étais jusqu’ici pas intéressée aux films de Kelly Reichardt, même si j’avais entendu parler de Night Moves. En revanche j’avais voulu voir Certain Women (j’ai du mal avec le titre français, je trouve qu’il sonne mieux en anglais) au cinéma, malheureusement il est passé si peu de temps et dans si peu de salles parisiennes que quand j’y suis allée, c’était complet.

Ce film était donc tout en haut de ma liste de rattrapages, avec Walk with me. J’ai été un peu déroutée en comprenant au bout d’une vingtaine de minutes que les fameuses « women » du titre et de l’affiche n’allaient pas se rencontrer. En effet, je l’ignorais mais le film de Kelly Reichardt adapte des nouvelles de Maile Maloy, et est donc composé de trois histoires distinctes qui ne se recoupent jamais, un peu à la manière des Nouveaux Sauvages. J’ai été un peu déçue de ce format, car j’attendais beaucoup de la confrontation entre les trois grandes actrices que sont Laura Dern, Michelle Williams et Kristen Stewart. Cela dit je ne peux pas reprocher au film d’avoir été fidèle au format littéraire dont il est l’adaptation.

Ces trois histoires sont assez différentes et inégales. Chacune suit un personnage féminin assez modeste, lors d’un événement qui dérange un peu son quotidien bien huilé, et c’est sans doute le seul point commun que l’on peut trouver à ces trois parcours. La façon de filmer, quasi documentaire, notamment lorsqu’on observe Jamie dans son travail au ranch, produit un effet de réel saisissant mais contribue aussi à l’impression que le film n’avance pas et qu’on ne sait pas très bien où on veut en venir. Globalement je m’attendais à quelque chose de plus poignant. Certes, on peut trembler pour Laura quand son client décide de commettre une prise d’otages, mais le montage et le jeu des acteurs ne cherchent pas à faire monter l’angoisse. On est dans quelque chose de plus subtil et inconfortable, comme Laura qui est à la fois touchée et agacée par cet homme qu’elle n’a pas pu aider.

L’histoire des blocs de grès, si elle contient quelques instants de poésie vraiment réussis, comme lorsqu’Albert et Gina discutent des chants d’oiseaux, m’a paru vraiment pauvre côté intrigue. C’est sans doute la dernière partie, mettant en scène une employée de ranch solitaire qui se retrouve par hasard dans un cours de droit et se prend de fascination pour la prof, qui m’a le plus intéressée. Et paradoxalement, moi qui aime beaucoup Kristen Stewart d’habitude, je n’ai pas trouvé son personnage spécialement attachant, au contraire de celui de Lily Gladstone, la révélation du film. Face aux têtes d’affiche du film, c’est clairement elle qui tire son épingle du jeu grâce à une expressivité bouleversante. Avec très peu de texte, mais des regards qui en disent long, elle arrive à transmettre au spectateur l’émotion d’un coup de foudre à sens unique. Il y a quelque chose de pur dans ce personnage si humble qui m’a beaucoup plu, et qui sauve à mon sens le film du péril de l’ennui.

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