« Fargo » : quand ça veut pas…

affiche-film-fargoPour extorquer de l’argent à son beau-père, Jerry embauche deux malfrats pour kidnapper sa femme Jean. Mais rien ne se passe comme prévu et les morts s’accumulent, pendant que Marge Gunderson et sa brigade mènent l’enquête. 

Movie challenge 2017 : un film qui a inspiré une série

Dans ma (très longue) liste de séries à commencer un jour (alors que je n’ai pas le temps de suivre celles que j’ai entamées…), se trouve depuis plusieurs années Fargo. Une série policière dans un décor enneigé, qui a de bonnes critiques et avec un casting alléchant, pourquoi pas ?

Mais je comptais d’abord découvrir le film, afin de comprendre les origines de la série, et cette catégorie du Movie challenge m’offrait l’occasion d’enfin me décider à le regarder, depuis le temps que je l’évoque. Je n’étais tout de même pas sans une petite appréhension, car il s’agit d’un film des frères Coen. La plupart de leurs films ne m’ont jamais tentés, et le seul que j’ai vu jusqu’ici, Intolérable cruauté, m’avait semblé extrêmement mauvais.

Malgré toute ma bonne volonté, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire de Fargo. Déjà, le film m’a fait l’effet d’avoir très mal vieilli : couleurs ternes, looks vintage, décors dans des tons bruns gris, rien de très enthousiasmant pour l’œil. Pourquoi pas, cela dit, et finalement, cela colle assez bien au propos du film.

Plus qu’un polar, car finalement suivre l’enquête se révèle assez peu passionnant, j’ai l’impression qu’il s’agit d’un film sur la médiocrité. Jerry est un homme de peu d’envergure, qui ne semble attaché à aucun membre de sa famille et passe son temps à magouiller pour essayer de récupérer de l’argent, et en particulier d’en extorquer à son beau-père. Celui-ci est un indécrottable avare qui préférerait presque risquer la mort de sa fille que de verser une rançon. Quant aux malfaiteurs, ils sont totalement stupides. Carl se prend pour un cerveau mais n’est qu’un incapable et Gaear est du genre brute épaisse. À partir du scénario de l’enlèvement envisagé par Jerry, tout va se dérouler de travers, ce qui était à prévoir, et causer un bain de sang, donnant au film un caractère absurde avec la violence des meurtres gratuits qui s’accumulent.

Parmi tous ces personnages de minables, la seule un peu sympathique est Margie (Frances McDormand), la policière qui enquête sur les meurtres et s’en sort plutôt bien, quasiment seule. J’ai apprécié l’idée qu’une femme enceinte puisse à elle seule remonter la piste des criminels. Cela dit, elle doit ses succès essentiellement à la chance et à de bonnes intuitions, plus qu’à une intelligence développée.

J’imagine qu’à l’époque de la sortie du film, la médiocrité même des personnages, la façon de présenter des malfrats qui ne soient pas supérieurement intelligents et des flics correspondant aux Américains moyens avait quelque chose de novateur. Mais depuis, le réalisme dans les polars est devenu très répandu. Et quitte à voir un polar social avec une enquêtrice, je préfère largement la série Happy Valley. Car je n’ai jamais vraiment adhéré à Fargo, devant lequel, je dois le dire, je me suis copieusement ennuyée. J’ai trouvé le film lent, répétitif, sans surprise et sans grand intérêt scénaristique. Ce qui est peut-être un parti-pris en soi mais ne m’a pas convaincue.

Finalement l’intérêt principal de ce visionnage aura été de me faire retirer la série de ma liste à voir. C’est toujours ça de gagné.

18 commentaires sur “« Fargo » : quand ça veut pas…

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  1. Ah, c’est toujours fascinant de lire un avis qui est aux antipodes du notre, merci!

    Même si l’ennui est bien sûr un argument sans appel, je te trouve malgré tout un peu dure: on parle d’un film qui a remporté l’Oscar du meilleur scénario et qui est encore cité en exemple par la critique aujourd’hui. Ce n’est pas un hasard s’il a engendré une série.

    Personne n’est obligé à aimer quoi que ce soit, mais penser que le succès de ce film serait dû au fait qu’en 1996, les gens n’avaient pas l’habitude de voir des polars réalistes, ça me parait être un argument un peu léger.

    1. En fait j’ai l’habitude de ne pas aimer les films qui font l’unanimité ou du moins qui sont reconnus comme des « grands films ». Si je sors l’argument de l’époque c’est que je ne vois sincèrement pas ce que l’on peut trouver d’excellent dans ce film. Et certainement pas le scénario qui est très très prévisible selon moi.

      1. Bah, l’anticonformisme, ça n’est que du conformisme à l’envers. Mais encore une fois, on aime ce qu’on aime et il n’y a aucune nécessité de le justifier.
        Peut-être que tu as trouvé Fargo faible parce que tu y as vu un polar réaliste alors qu’il s’agit fondamentalement d’une comédie nihiliste.

        1. Si seulement je cherchais à faire exprès haha !
          Pour moi une comédie même grinçante, nihiliste ou tout ce qu’on veut comme qualificatif, c’est censé être un minimum drôle. 😉

          1. Ah, la comédie, si ça ne nous fait pas rire, c’est comme un film d’horreur qui ne nous fait pas peur: le verdict est sans appel. Heureusement pour Fargo, le film a fait rire suffisamment d’autres spectateurs.

  2. Pour tout avouer, j’avais été « déçue » (ou plutôt décontenancée) par ce film la première fois. Puis à cette période-là je découvrais absolument TOUT des Coen, je vénérais vraiment ce qu’ils faisaient. J’ai revu le film un peu plus tard et en fait il m’a fait un autre effet. Je le trouve intéressant évidemment dans sa présentation de la médiocrité mais aussi j’y ai vu d’autres analyses, qui semblent partagées à force d’avoir lu et relu des choses dessus (comme par exemple, le fait que ce soit une sorte de western inversé). Je trouve justement que, derrière cet aspect médiocre, il est vraiment plus riche qu’on ne le pense. Mais je comprends ta déception !

  3. Pour ma part, c’est le seul film des frères coen que j’aime ^^
    Je l’ai vu assez tard et bizarrement, je n’ai pas eu cette impression de médiocrité. Je lui ai trouvé un côté d’affectueuse absurdité qui m’a bien embarquée dans cette histoire-sans-histoire.

  4. Comme toi, ça fait juste troooop longtemps que j’ai la série dans ma liste Netflix. Mais impossible de la commencer. Je sais pas, le speech peut-être ne me tente pas tant que ça… Tu me fais peur avec le film, j’comptais le voir, avant de mater la série ^^
    Par contre, on me dit grand bien de Happy Valley. C’est si bien que ça ?

    1. C’est pas mal « Happy Valley » mais je n’ai pas regardé en entier, j’étais juste tombé sur quelques épisodes par hasard sur Canal… Je n’ai plus le temps de suivre des séries hélas !

  5. Je comprends un peu ton avis sur le film. De mon coté, j’ai fait l’inverse, j’ai commencé avec la série, que j’ai adooooré pour ses personnages, et au contraire, le film m’a paru plutôt fade.
    Je te conseillerai de jeter un oeil à la série malgré tout, si tu n’accroches pas au style des personnages rapidemment, c’est que ce n’est pas pour toi. De mon coté, la série aura créé les méchants les plus marquants que j’ai eu le plaisir de voir ^^ Les autres ne sont pas vraiment en reste aussi, et il y a plus d’intelligence dans les réactions des personnages, c’est aussi traité avec un humour plus mordant ^^ J’espère que ca pourra peut être te faire reconsidérer un peu de voir la série 😉

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