« Loving », le couple qui fit changer la loi

affiche-film-lovingRichard Loving demande en mariage Mildred, enceinte de leur premier enfant. Problème : l’état de Virginie où ils résident n’accepte pas qu’un blanc épouse une noire. Ils vont donc se marier à Washington…

Loving faisait partie des films nommés aux Oscars (Ruth Negga pour la statuette de la meilleure actrice) que je voulais vraiment rattraper dans l’année afin de les prendre en compte lorsque j’établirai mon top ten en décembre. Merci donc à la médiathèque de mon enfance d’avoir acquis le DVD dès sa sortie !

Ce qui séduisait sur le papier dans ce film, hormis la présence de l’actrice, découverte dans Preacher, c’était son potentiel d’œuvre engagée et émouvante. J’attendais un récit vibrant, intense, un couple fort, fou d’amour et prêt à renverser les lois de son pays pour vivre sa passion au grand jour.

Je pense que j’ai un peu trop projeté mes attentes et ce que j’aime vivre face à un film sur le long-métrage de Jeff Nichols. Je découvrais ici ce cinéaste, que j’associais à des œuvres fortes comme Midnight Special, sur lequel je n’ai lu que des avis dithyrambiques.

En réalité nous sommes face à une fresque historique américaine de très bonne facture, mais très classique. Honnêtement, si classique que j’ai failli m’endormir durant la dernière demi-heure. Je pense que le fait que l’histoire soit connue, en tout cas que le spectateur sache que la loi a changé suite à cette affaire, influe négativement sur la réception du film. En effet, cela tue tout suspens quant à l’issue du combat des Loving, ce qui est dommage.

Car une fois que l’on se doute qu’ils finiront par gagner, difficile d’avoir peur pour eux. J’ai même trouvé que les protagonistes manquaient d’imagination et de sens pratique : pourquoi ne pas faire venir leur famille à Washington pour l’accouchement et non se déplacer ? Ce n’est qu’un exemple des questions qui m’ont traversé l’esprit.

Malgré tout, deux passages se détachent de l’ensemble pour instiller un soupçon de frisson et secouer le spectateur : une scène où sont mis en parallèle Richard sur un échafaudage et ses fils courant dans la rue, et une course-poursuite en voiture sur les routes de campagne. Ces deux passages réussissent à créer une vraie tension dramatique que j’aurais aimée beaucoup plus présente dans le film.

Au fond, les Loving ne m’ont semblé ni si à plaindre, ni si combattifs. Certes, ils sont discriminés de façon terriblement injuste par la loi. Et l’on ne peut que se réjouir qu’ils aient réussi à faire modifier la constitution dans un sens égalitaire. Mais au-delà de ce fait brut… ils trouvent tout de même un endroit où vivre ensemble, fondent une belle famille et restent en contact avec leurs proches. Je m’attendais à un sort plus terrible.

Si les acteurs sont investis, le rôle très en retenue de Joel Edgerton ne favorise pas les scènes d’émotion. On en vivra un peu plus en observant Ruth Negga, qui prouve sa capacité à jouer des personnages radicalement différents, mais que je préfère en gangster badass et passionnée dans Preacher.

Bref, un film que je placerais dans la lignée des « grands » films qui n’ont pas su me toucher, comme Le Discours d’un roi ou Carol.

19 commentaires sur “« Loving », le couple qui fit changer la loi

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  1. Si j’ai tout de même bien apprécié ce film, je regrette comme toi un peu d’originalité. Il manque, je trouve, d’une certaine tension qu’auraient pu apporter différents points de vue, par exemple. Ici, on se retrouve face à un regard assez lisse des Loving qui, comme tu le dis, ne sont pas aussi combattifs qu’on aurait pu l’attendre.

  2. J’avoue ne pas trop comprendre la nomination de Ruth Negga. Pas qu’elle joue mal mais elle ne m’a pas transcendée (et pourtant j’apprécie les interprétations en retenue mais là on s’en bat tellement les couilles de leur sort, effectivement, on s’attend quand même à pire). Bref, j’ai trouvé ça ultraaaaaaaa chiant, aucun intérêt en fait. Vraiment anecdote. Jeff Nichols a tellement fait mieux.

      1. On est d’accord : c’est une bonne actrice ! (découverte pour ma part il y a trèèèès longtemps dans Breakfast on Pluto). Tant mieux qu’elle ait été nommée aux Oscars, c’est pas rien. En fait, je trouve cette année les nominations aux Oscars pour les actrices très bof, je comprends qu’Emma Stone l’ait eu, c’était justifié…

              1. OH NON NE DIS PAS CAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
                (il est dans Peaky Blinders, Batman Begins, Red Eye, Inception, Le Vent se Lève…).

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