« L’été infini » : demain n’aura pas lieu

couverture-livre-lete-infiniDans une ferme blanche, un jeune garçon gracile découvre la famille de sa petite amie, une jeune fille pleine de vie et de langueur. Dans l’été infini, la mère fait figure de divinité, le beau-père d’un poison et les deux petits frères d’accessoires…

Je ne pouvais pas manquer LE roman danois de cette rentrée littéraire, que l’on doit pour sa sortie française aux éditions Noir sur Blanc, qui s’affirment après À tout moment la vie l’an dernier comme le découvreur de perles scandinaves.

Bon, cela dit, j’ai bien failli lâcher le roman au bout de quelques pages, en dépit de mon enthousiasme initial, car… je n’y comprenais rien. Il est question du jeune garçon gracile, qui est peut-être une fille, de la fille, de la mère, du beau-père, des petits frères, du meilleur ami… Un vrai casse-tête de s’y retrouver, car bien entendu il n’est jamais précisé de la mère ou du beau-père de qui il est question. Total j’en suis même venue à me demander si le garçon et la fille qui partageaient leur lit n’étaient pas frère et sœur. Spoiler : non.

Bref, le style est assez particulier et alambiqué, et pourtant, une fois que je me suis accrochée et que je suis revenue en arrière deux ou trois fois, pendant les dix premières pages, j’ai fini par assembler les pièces du puzzle et entrer dans l’histoire… tout en acceptant de ne pas toujours tout comprendre. Je me suis laissée bercer par la poésie du texte, qui s’il n’est pas toujours évident à saisir n’en est pas moins très beau d’un point de vue stylistique.

Puis peu à peu j’ai été séduite par la mécanique du récit, qui, partant du postulat que « l’été infini » a constitué une sorte de disruption temporelle, s’adapte à son sujet. Flashbakcs et flashforwards sont donc de mise pour quitter ce fameux été et y revenir, nous faire appréhender le comportement des personnages à l’aune de ce qui nous est révélé de leur passé ou de leur avenir, puis reconsidérer la situation sous un autre angle à chaque donnée nouvelle.

On pourra reprocher au livre de s’attacher plus à la forme qu’au fond, au point qu’il devienne difficile de dire de quoi parle vraiment ce récit. D’un amour de jeunesse ? D’une figure maternelle aux multiples histoires amoureuses ? Du choc des années SIDA ? De la rupture entre l’adolescence et l’âge adulte ? C’est un peu tout cela, et aussi autre chose, comme une sorte d’hallucination ou de rêve éveillé, dans lequel on finit par se dire que l’auteur nous plonge sans doute dans des souvenirs autobiographiques, sans aucune certitude à ce sujet pourtant.

Toutes les rentrées littéraires comportent leurs OVNIS, leurs textes étranges et pénétrants qui nous entraînent dans un univers comme parallèle. L’an dernier, j’avais attribué ce prix au Zeppelin de Fanny Chiarello. Cette année, c’est clair, cet Été infini est bien placé pour rafler la mise.

4 commentaires sur “« L’été infini » : demain n’aura pas lieu

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  1. Je n’ai pas réussi à accrocher pour ma part…je l’ai lu en entier, mais je n’ai pas du tout aimé, je n’en pouvais plus à la fin de ce style. Dommage!

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