Lorsqu’Igor Kahn est licencié, il joue au loto et… gagne le gros lot. Il achète une maison sur l’estuaire de la Gironde et décide d’y mener une vie d’artiste et de se mettre à l’aquarelle…
Un nouvel auteur dans la team Alma, ou plutôt « l’école Alma » comme l’a très joliment dénommée le « Que lire ? » annuel de Livres Hebdo, je ne pouvais pas rater ça. Je souhaite donc la bienvenue à Pierre Derbré aux côtés de Pierre Raufast, Arnaud Dudek, Guillaume Siaudeau, Arnaud Modat, Thomas Vinau et tant d’autres. Et j’ai rapidement trouvé que le nouveau venu ne déparait pas dans le catalogue de ma maison favorite.
En effet, on retrouve dans le roman de Pierre Derbré des caractéristiques communes avec les livres de ses confrères : un personnage masculin entre deux âges, un peu décalé par rapport au monde qui l’entoure, et confronté à des événements inhabituels. Ici, Igor Kahn, qui n’a jamais vraiment su se lier à quiconque hormis son ami d’enfance René, gagne au loto suffisamment d’argent pour « voir venir », ce qui devient son expression favorite. Ce personnage en apparence banal qui a travaillé toute sa vie à la fabrication de bidets et de baignoires, est en fait éminemment fictionnel. Rien que sa dénomination, car il est toujours désigné par son nom complet, contrairement aux autres personnages du récit qui apparaissent sous leur prénom, contribue à faire de lui un être qui ne pourrait pas complètement exister en tant que tel.
La particularité de ce héros singulier, à mes yeux, c’est d’abord sa façon de faire feu de tout bois. Il est licencié ? Bah, ce n’est pas la fin du monde. Il gagne au loto ? Il s’achète une très jolie maison d’artiste. Il a du temps libre ? Il se met à l’aquarelle. Il s’ennuie ? Il décide de se lancer dans une entreprise de grande envergure : produire du café de luxe. La chance sourit tellement à Igor Kahn que j’ai passé l’essentiel du récit à me demander quelle tuile allait finir par lui tomber sur la tête. Mais qu’on se le dise, le roman de Pierre Derbré est très souriant et positif, il entraîne le lecteur dans des péripéties sans choc émotionnel, plutôt comme un fleuve agité juste ce qu’il faut pour profiter de la balade en canoë. Ce ton amusé, ce personnage sympathique et son voyage au bout du monde m’ont rappelé le Fakir de Romain Puértolas, avec quelque chose de moins rocambolesque tout de même.
Et moi qui ne bois pas de café, j’ai appris plein de choses sur la façon de produire l’un des meilleurs cafés du monde, grâce à des petites bestioles aux capacités digestives surprenantes. Un aspect anecdotique qui réjouira les amateurs de ce breuvage !
Original et plaisant, le premier roman de Pierre Derbré est un des livres les plus légers et doux de ma sélection de rentrée littéraire. Si vous cherchez une lecture positive sans être mièvre, et qui sorte de l’ordinaire, je vous le recommande vivement !
Ce que tu dis de ce livre me fait un peu penser aux héros de Arto Paasilinna. C’est toujours décalé, mais très tendre et au final positif. Des lectures qui font beaucoup de bien 🙂
Je ne serais pas aller de moi même vers ce livre mais j’y jetterai un oeil s’il croise ma route c’est sûr !
Tiens je ne connais pas cet auteur, je vais me renseigner !
Le lièvre de Vaatanen est son roman le plus connu
J’avais beaucoup aimé Petits suicides entre amis et Un homme heureux aussi
Je note, je note, merci !
Je l’ai repéré dans le catalogue Alma celui-ci, il me tente beaucoup 🙂
(Et il faut que tu découvres Arto Paasilinna, je suis sûre que tu vas aimer)