Ryota, architecte, et son épouse, ont toujours tout fait pour que leur fils devienne brillant. Alors que Ryota s’inquiète du caractère doux et peu ambitieux de Keita, la maternité où l’enfant est né lui apprend qu’il y a eu un échange de nourrissons et que Keita n’est pas son fils…
Movie challenge 2017 : un film d’un réalisateur asiatique
L’an dernier, pour cette même catégorie du Movie challenge, j’étais tombée un peu par hasard sur Nobody Knows. Plutôt séduite, j’ai décidé de faire confiance une fois encore à Hirokazu Kore-eda, en choisissant Tel père, tel fils.
Avant même d’avoir vu le film, j’avais l’impression qu’il s’agissait d’une sorte de remake japonais de La vie est un long fleuve tranquille : deux familles de milieux sociaux très différents, deux enfants échangés à la naissance… Le sujet est bien le même, mais le traitement diffère.
Fidèle à lui-même, le cinéaste installe une atmosphère sans se précipiter, prend le temps de nous montrer le quotidien de Keita avec ses parents, dans des scènes de la vie courante apparemment insignifiantes mais que la caméra sait rendre révélatrices en fixant un regard, un geste, une expression. Je trouve que le cinéma asiatique a souvent un côté très contemplatif, et la façon de traiter les sujets familiaux de Kore-eda s’inscrit dans cette veine, avec une certaine lenteur, de longs plans sur les visages des protagonistes (voire sur leurs mains ou leurs pieds).
C’est un rythme auquel j’ai un peu de mal à m’adapter, moi qui suis plutôt amatrice de dynamisme, d’intensité et de répliques qui font mouche. Pourtant je ne peux pas nier un certain charme à ce film, ni une certaine finesse dans l’analyse de la société japonaise qui transparaît dans l’opposition de deux modèles familiaux. D’un côté, les Nonomiya incarnent la volonté de réussir, la rigueur, le travail acharné, le sérieux emblématiques du pays. De l’autre, les Saiki sont pour nous, occidentaux, plus loin du cliché : dans leur petite boutique d’électroménager, le père vend de tout et répare les jouets des enfants, et la maison retentit sans cesse des rires des trois gamins laissés libres de leurs occupations. Par comparaison avec Ryota, qui semble presque sans cœur, la famille Saiki, notamment le père, sont beaucoup plus attachants pour le spectateur, car l’amour qu’ils portent à leurs enfants est nettement plus évident.
Si le cheminement de l’intrigue n’est pas très surprenant, on peut quand même être touché par l’évolution de Ryota qui, au contact des Saiki et de Ryusei, son fils biologique, découvre un autre mode de vie et une nouvelle façon d’envisager sa paternité. J’ai bien aimé également les rôles féminins : même si on les voit moins, les deux femmes font preuve de plus d’empathie et de solidarité que leurs maris dans cette épreuve.
Un joli film délicat et touchant sur la parentalité, qui reste pour moi une forme d’expérience sortant de ma zone de confort cinématographique.
Un film merveilleux, j’avais adoré !
Ça fait longtemps que je veux le voir celui-là ! Cette année sera la bonne, je le sens 😀
🙂
J’avais adoré Nobody Knows (pleuré comme une madeleine aussi ^^;)
Je me le note, merci pour la découverte !
You’re welcome !
Pour ma part, j’aime énormément les films de Kore-Eda (et pourtant je n’aime pas forcément les films lents et tout ça), beaux, sensibles et justes. C’est vrai que sur le papier on pense au film de Chatiliez mais le traitement et le contexte sont différents. En tout cas j’ai beaucoup aimé ce film qui m’a beaucoup touchée et qui m’a semblé très pertinent 🙂
Je l’ai trouvé pertinent et intéressant mais alors côté émotion je suis un peu passée à côté à vrai dire. Je crois que j’ai encore du mal avec le dépaysement que constitue le cinéma asiatique, je manque de repères auxquels me raccrocher pour ressentir de l’empathie envers les personnages.
Je comprends : le cinéma, c’est aussi prendre sa culture, qu’on le veuille ou non. Et parfois, il y a des cultures qui ne nous séduisent pas, c’est un fait ! 🙂