Irène Frachon, pneumologue à Brest, découvre que plusieurs de ses patients qui ont pris du Médiator souffrent d’une même pathologie des valves cardiaques. Elle alerte l’unité de recherche de l’hôpital et les autorités sanitaires…
Movie challenge 2017 : un film réalisé par une femme
Au départ, j’ai hésité à aller voir ce film au cinéma, parce que les histoires vraies, ce n’est jamais trop mon truc. Et pourtant, je savais que je finirais par le voir, ne serait-ce que pour Sidse Babett Knudsen, dont j’explore peu à peu la filmographie avec délice et des surprises renouvelées. J’avais cru qu’avec les trois saisons de Borgen puis en jouant en français dans L’Hermine, l’actrice danoise nous avait montré tout ce dont elle était capable. Que nenni !
Franchement, je ne m’y attendais pas, mais j’ai vraiment beaucoup aimé cette Fille de Brest. Je tire mon chapeau à Emmanuelle Bercot pour avoir réussi à filmer un sujet pas forcément très palpitant (de la recherche médicale et des commissions pour décider ou non de l’interdiction d’un médicament), ni très simple (un certain nombre de concepts médicaux tout de même), de façon extrêmement vivante. C’était le premier film que je voyais de cette réalisatrice, dont les choix en tant qu’actrice me laissent plutôt dubitative, mais je vais sans doute m’intéresser de plus près à sa filmographie.
Certes, pour aboutir à ce scénario suffisamment romanesque, les scénaristes se sont autorisés quelques entorses à la réalité en composant une Irène Frachon plus « grande gueule » et un professeur Le Bihan au contraire moins courageux et plus fragile que l’homme dont il est inspiré. Mais l’ensemble fonctionne très bien d’un point de vue cinématographique.
L’histoire emporte le spectateur et le tient en haleine : on adhère au combat d’Irène, à son souci- pour les malades, et on a vraiment envie de la voir réussir. Bien sûr cela ne va pas sans une certaine caricature des dirigeants du laboratoire Servier, absolument révoltants de cynisme. Mais cela fait du bien de voir une femme se battre pour des convictions humanistes, contre les préjugés, les habitudes et l’argent. Le film m’a fait passer par toutes les émotions, la colère, la tristesse, la révolte, mais aussi la détermination, l’optimisme, et même le rire ! Je ne m’attendais pas à m’amuser devant ce sujet grave, et pourtant !
Il faut dire que le long-métrage doit énormément à la fabuleuse prestation de Sidse Babett Knudsen. Je n’en reviens pas qu’elle n’ait pas été primée pour ce rôle, à vrai dire. Elle réussit à incarner un personnage extrêmement attachant, à la fois très sérieuse et empathique dans son travail, déterminée et audacieuse, mais aussi parfois faillible (la scène avec son mari dans la cuisine est très touchante) et dotée d’un fort caractère parfois déluré voire hilarant. J’ai adoré voir l’élégante Sidse (vous ne m’en voudrez pas de l’appeler par son petit nom) faire le pitre, grimacer, crier, danser, proférer des insultes et se mettre à parler toute seule en danois. Elle révèle ici un potentiel comique plus important que je ne lui avais soupçonné.
Un film à voir à la fois en hommage au combat admirable de la réelle Irène Frachon et pour passer un bon moment ! Attention quand même à deux scènes d’opération pour les âmes sensibles.
Pas encore vu ce film mais j’ai très envie de le découvri : parce que c’est Bercot qui l’a réalisé (et j’avais aimé La Tête Haute), pour Sidse (belle, classe et talentueuse) et son sujet qui a l’air passionnant.
Tu me diras s’il t’a plu !