Un soir, Camille rentre chez elle, affamée et déboussolée. Sa mère n’en revient pas : en effet, Camille est morte dans un accident de car quatre ans plus tôt. Et elle n’est pas la seule défunte à revenir dans cette petite ville de montagne…
J’ai toujours trouvé que Canal + produisait des séries de qualité, mais je n’avais pas eu l’occasion de regarder celle-ci lors de sa diffusion. J’ai fini par rattraper la première saison juste avant le début de la deuxième.
L’idée
Au départ, Les Revenants est un film de 2004, réalisé par Robin Campillo, traitant du retour des morts et de leur réintégration dans la société. C’est le studio de production Haut et Court qui a eu envie, avec Canal +, d’en faire une série. Le film Simon Werner a disparu… les convainc de proposer à Fabrice Gobert de diriger le projet, ce qui apporte aussitôt une dimension plus intimiste à l’intrigue. Parmi l’équipe de scénaristes recrutés pour le projet, l’écrivain Emmanuel Carrère aura une influence déterminante.

Scénario
La série suit un nombre restreint de « revenants » lors de la première saison. Chaque épisode porte le prénom d’un des personnages principaux de l’intrigue : Camille, Simon, Julie, Victor, Serge et Toni, Lucy, Adèle et pour finir « la Horde », signalant l’arrivée d’un plus grand nombre de « revenants ». La saison 2 voit arriver de nouveaux personnages tels que Morgane ou Virgil. L’intrigue tourne évidemment autour de la réapparition des « revenants », s’attachant à comprendre pourquoi eux sont revenus parmi tous les morts de la ville. Mais les habitants sont aussi confrontés à un autre phénomène étrange : le niveau du lac baisse alors que le barrage semble intact.
Tonalités et thèmes
La série s’inspire d’univers assez sombres à la Twin Peaks, avec une image gris-bleuté persistante pendant quasiment toutes les scènes. L’atmosphère mystérieuse voire inquiétante doit énormément à la mise en musique par Mogwai, un groupe écossais qui a su apporter sa patte à la série et lui conférer une véritable signature.
Vous l’aurez compris, Les Revenants est plutôt une série psychologique et fantastique, avec un peu de suspense, mais ce n’est pas très drôle.
Les auteurs se sont vraiment intéressés à la réintégration des « revenants » dans leurs familles, leur entourage, et dans la vie de la commune. Plus on avance dans l’histoire, plus le sujet devient « ce que les revenants vont devenir » et non plus « ce qui leur est arrivé pour qu’ils reviennent ». La série s’appuie donc au début sur les réactions face à un phénomène surnaturel, allant de la peur au rejet en passant par la croyance en un phénomène divin. Il est beaucoup question également de la famille et de l’amour, fraternel, filial et conjugal. Faut-il tout sacrifier pour « l’enfant prodigue » qui est revenu ? Jusqu’où peut-on nouer une relation, y compris charnelle, avec un « revenant » ? Faut-il renvoyer les morts d’où ils viennent pour faire son deuil, ou faire comme s’ils n’étaient jamais partis ? Telles sont les questions qui hantent la plupart des personnages. Si la saison 1 explore ces méandres de la psychologie avec un tempo lent mais une tension soutenue, la saison 2 perd nettement en intérêt et a malheureusement tendance à s’étirer en longueur en ressassant les mêmes thèmes.
Personnages

Le casting de la série est particulièrement soigné. En évitant la présence de grosses têtes d’affiche, Les Revenants permet de mettre en valeur des acteurs habitués des seconds rôles mais qui méritaient ces partitions complexes : Grégory Gadebois, Clotilde Hesme, Constance Dollé, ou encore Frédéric Pierrot, toujours pertinent, face à Anne Consigny, en mère courage, qui campent les parents des jumelles Camille et Léna. Les deux sœurs sont incarnées par les deux jeunes révélations de la série, Yara Pilartz, magnétique (déjà vue dans 17 filles), et Jenna Thiam, révoltée mais touchante (vue depuis dans L’année prochaine). J’ai aussi repéré dans cette série d’autres jeunes talents comme Ernst Umhauer, qui s’était fait connaître avec Dans la maison de François Ozon, mais aussi la belle Ana Girardot.
Dans l’ensemble, tous les personnages sont intéressants. Je me suis particulièrement attachée à la famille de Camille, que l’on voit beaucoup, mais aussi au destin du couple Adèle (Clotilde Hesme)- Simon (Pierre Perrier). L’un des personnages les plus complexes est sans doute Julie, jouée par la très intense Céline Sallette, qui s’occupe du « revenant » le plus effrayant, le petit Victor (Swann Nambotin, mutique et dérangeant).

À voir après…
La série s’est arrêtée après une deuxième saison plutôt ratée qui en laissait présager une troisième, mais elle vaut la peine d’être regardée rien que pour sa première saison. Les Etats-Unis ont réalisé un remake, The Returned, qui n’a duré qu’une saison. Dans la même veine sombre et pour poursuivre avec l’idée de morts revenus à la vie, les amateurs de séries nordiques se régaleront avec Jordskott, la forêt des disparus. Dans cette fiction suédoise, une mère en quête de sa fille disparue depuis des années est confrontée aux légendes des forêts de Suède.
Avez-vous vu Les Revenants ? Qu’en avez-vous pensé ?
Je suis intriguée, les thèmes développés et le sujet me tenterai, dommage pour la saison 2…
Je n’ai jamais regardé la série – le film d’origine m’ayant vraaiiiiiiiment déplu ! Mais apparemment la série (surtout la première saison) serait au-dessus du film, ce qui me rassure !
Ma soeur m’a parlé de cette série suédoise, elle avait adoré !
C’est vraiment barré Jordskott, mais pas mal !
Oooh !! 😀
C’est une super série, je la conseille pour les étrangers qui veulent regarder quelque chose en français. Dommage que la deuxième saison soit clairement au dessous…
Je ne connaissais pas Jordskott, ça a l’air vraiment pas mal !
C’est un bon choix pour montrer que les Français savent faire de chouettes séries ! 🙂 Jordskott est passé sur Arte, c’est très étrange mais plutôt cool !
Elle est dans ma liste de séries à voir ! Tu as vu la série américaine aussi ? Elle est aussi à la hauteur ?
Pas vu la version américaine mais j’aurais tendance à penser qu’un remake ne vaut jamais l’original…
Ca c’est bien vrai !